mardi 16 avril 2019

RDV et ponctualité

"C'est à quelle heure déjà le rendez-vous ?"
 
 
 Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec l'infirmière d'addicto pour m'informer sur la cigarette électronique. Elle a merdé et n'a pas pu me recevoir mais me proposait d'attendre 40 minutes pour me recevoir à 15h "peut-être si mon rdv vient pas"
Honnêtement je n'avais rien d'autre à faire.Mais le deal me paraissait malhonnête alors j'ai pris un autre rdv et me suis cassée faire la sieste.

Je n'ai pas de statistiques, juste une impression au doigt mouillé. Mais il me semble que les "assisté-e-s" les "précires" et les fols sont souvent en bute à de la mauvaise foi et une culpabilisation lorsqu'il s'agit de foirage de rdv de la part de soignant-e-s et de travailleurses sociauxles (et je sais #notall, oui des gen-te-s décent-es y'en a de partout. C'est juste un truc récurrent que je subis et sa répétition me fait réfléchir).

Des RDV donnés à une heure incorrecte, pas dans le bon lieu, des retards indécents... Pour lesquels on se fait engueuler surtout si on proteste. Ces gen-te-s Travaillent, iels n'ont pas que ça à faire. Nous si, c'est bien connu. Et puis on est taré-e-s, on verra pas le loup si on nous embrouille.

J'observe un rapport de pouvoir, lae soigné-e, la personne en situation de précarité (souvent face à une administration kafkaïenne) a BESOIN du RDV. Que ce soit pour obtenir une ordonnance, un allègement d'une douleur physique ou morale, un avancement de dossier RSA et AAH (soit des sous pour manger, se loger) ou simplement une écoute.

Les Travailleurses n'ont pas besoin des usager-e-s. Iels dispensent des soins.

Dans quelle relation équilibrée fait-on attendre quelqu'un-e 40 minutes pour un "peut-être" ? Aucune. On ne le fait que si on est en situation de pouvoir.

Serieux les gen-te-s on vous demande pas d'être des queens et king de l'orga, de jamais foirer, d'être toujours à l'heure. Juste de reconnaitre quand vous vous êtes trompé-e-s et, par exemple, vous excuser. Ca vaut aussi pour les retard, surtout de plus d'une demie heure.


Dans l'autre sens ça peut être chiant aussi je l'admets. Un-e usager-e-s qui vient pas, qui annule. Mais là la question se pose différemment, et a été abordée par Martin Winckler dans "Les brutes en blanc". Lae soignant-e sera à son taff, ou au cabinet s'iel est libéral-e. Winckler profite par exemple de rdv manqués pour faire sa paperasse, appeler un confrere etc, autant de tâche qui ne seront pas à faire le soir après les consultations. Il ne facture pas la consultation "parce que bon j'ai perdu mon temps". On ne facture pas les soins non prodigués (coucou les psychiatres liberauxles on vous voit)

Aller à un rdv coûte : de l'argent, du temps, de l'énergie psychique et/ou physique, denrées souvent rare lorsqu'on est fol/ précarisé-e/malade chronique/handie/tout ça à la fois (ça vient souvent en pack)

Le téléphone est une épreuve pour beaucoup surtout quand on sait (et on le sait, sisi) qu'on se fera sermonner, surstimuler, reprocher de pas venir.

Et, j ne le répéterai jamais assez, les patient-e-s n'existent pas seulement dans le but de vous pourrir la vie. Si vous êtes fonctionnaires, vous êtes au service du public. Si vous êtes libéral-e, vous êtes face à un-e client-e, pas un plot. Je ne parle pas ici des personnes discourtoise et violentes, et encore. Si vous voulez dealer "normalement" avec des gen-te-s qui communiquent sur des modes habituels, faites employé-e de banque hein. Faites pas de psy ni de medico social. (mais je suis ok des con-ne-s y'en a partout même parmi les fols)

Bref, la relation, le besoin, n'est pas le même... Le respect me semle de base.

Je le répète : on vous demande pas l'impossible. Juste. S'excuser. Normalement. Et. Ne. Pas. Imputer. L'erreur. Au. Fol.

Juste se conduire en adulte responsable. Rien de dramatique n'arrivera, vous ne serez pas foudroyés, l'interlocuteur ne se prendra pas subitement pour votre patron et ne vous donnera pas do'rdre, vous vous ferez pas punir. Promis. Just be deacent. (le personnel du CMP de mon village y arrive, pourquoi pas vous ?)

Merder et accuser l'autre qui a besoin de vous en se disant qu'il est trop con pour voir l'embrouille, c'est une (petite mais répétée) violence insupportable.