mercredi 18 décembre 2019

NAPA et autodérision, où, quand, comment... pourquoi ?





L'autoderision est un vaste sujet.

Je passerai vite fait sur le fait que c'est l'argument moisi de la cohorte ds "On peut plus rien dire hoalala second degré autoderision" des gen-te-s qui rint jamais d'elleux-mêmes mais toujours aux depends des autres.

L'autoderision est donc une forme d'humour assez amère consistant à rire de soi.

Cela peut-être très sain à mon sens, se mettre en perspective, ne pas se prendre au sérieux (mais why en fait ne se prendrait-on pas au sérieux ?), ne pas choper un gros melon, dédramatiser ses défauts.

Quand on est NAPA je trouve que cela recouvre d'autres couleurs (comme dans le cas de toute personne subissant une/des oppressions sytémiques et riant de ce statut même comme une forme d'humour noir)

D’abord il convient de savoir avec qui on use de cet humour, car l'ayant beaucoup pratiqué je dirais qu'il s'agit chez moi dans 95% des cas de rire AVEC moi avec des non concerné-e-s afin de me donner l'illusion que celleux ci ne rient pas DE moi contre mon gré. De fait je me soumets à leur domination et à leurs moqueries en apportant de l'eau à leur moulin (par désir de me rendre actrice de cette maltraitance, d'essayer de la retourner, ou simplement ne pas en vivre encore plus en se faisant taxer de mauvaise joueuse)

Or que savent les non concerné-e-s de mes vécus, de mes émotions, de mes symptômes et de leurs impacts réels sur ma vie quotidienne et intra psychique ? Ce qu'ils en voient (et peut donc paraitre absurde ou comique) donc peanuts.

Rire de soi aka de sa condition psy ou neuro avec un-e non concerné-e c'est donc rire de la condition, des symptômes flagrants, de situations semblant cocasse quand on ne les vit pas (mais qui peuvent en fait être très anxiogènes ou douloureuses) dont on préfère "rire plutôt que d'en pleurer", souvent, consciemment ou non, pour ne pas embarrasser la personne non concernée avec des vécus lourds et répétitifs (oui la souffrance ça dure, des semaines, mois années, decades)

Or, ralcu de ne pas embarrasser les NT avec ma souffrance.

Politiquement c'est également problématique car on peut alors être tokernisé-e et devenir la caution de propos psychophobe "oui mais ma pote Julie elle rit de ses hallus alors en rire ce n'est aps problématique" (existe dans toute forme de discrimantion systemique, btw)

J'ai nité une deuxieme chose, notamment concernant ma maladresse. Cela braque le projecteur dessus "haha j'ai encore cassé un verre, c'est bien moi ça" "tiens tu as renversé ça, tu as fait ta Julie" etc, renforcent chez les autres l'idée que je suis toujours maladroite et que je suis LA SEULE à effectuer des mouvements maladroits. Cela apporte un biais à la perception de boulettes faites par moi et par les autres (je n'en fais pas tellement plus non plus)

Ca ancre l'idée de la pregnance du symptome, àa ancre une certaine idée de moi - plus globalement ça ancre des préjugés.

A titre personnelle je ne souhaite donc plus user d'uaotderision au sjet de mes troubles schizo affectifs avec des NT, voire avec des personnes NAPA ne vivant pas de condition psychotique.


Rire de soi par devers soi (rire tou-te seul-e, tourner en dérision une voix, une réaction à une situation ect est à double tranchant cez moi. Cela a le côté de dédramatiser, sur le moment ou à distance, unmoment embarrassant ou douloureux, porteur de culpabilité et de honte le plus souvent (avoir ressenti de la honte en public, avec l'impression d'avoir fait une connerie). Dans le même temps cela donne du grain à moudre à ma culpabilité en, quelque part, al légitimant à mes propres yux. Or j'arrive dans un moment de mon cheminement où je tente de me dégager d'une enfance et d'une adolescence où mon education a atomisé toute parcelle de confiance en moi que j'aurais pu avoir ou acquerir et m'a chargé d'une dette morale imaginaire irremboursbale et infinie. Je ne souhaite plus me charger de ce fardeau et c'est une réelle lutte à bras le corps pour m'en dégager, je pense que cela passer apr un condition de certaines de mes attitudes envers moi-même, vers plus de bienveillance et de neutralité et moins de moqueries.

Mes hallus auditives sont chiantes dans le sens ennuyantes ? (oui entendre "les carottes sont trop salées" murmuré dans la pièce à côté c'est ps hyper fascinant c'est wtf) Eh bien au moins elles sont neutres et ne m'agressent pas, ne me font souffrir qu'a minima parce qu'elles me surprennent et me donnent le sentiment d'être étrange ou que je perds le contrôle sur mes sens et mon cerveau (je bugue quoi)

Je parle bien là de rire de ses troubles, pas d'autres caractéristiques moins discriminées socialement (comme pour moi reste douloureux de rire de sa grosseur, de ses troubles cognitifs, de sa présumée laideur, de sa timidité etc) En mettant un bémol sur le fait que je ne vais pas minorer en m'en moquant les rares trucs que je trouve bien chez moi parce que ce serait honteux d'être contente de moi.


Enfin, rire de soi, de sa condition psy ou neuro, des se symptômes ou côtés apparents avec d'autres concerné-e-s me semblent par contre soulageant et ici réellement aidant. On parle entre personnes qui savons ce que recouvre la partie emergée de l'iceberg et la part de souffrance derrière ce que l'ou nommons surégair, dramatiser, etre bizarre, avoir eu l'air tarte etc, entre personnes qui vivons/avons vécu les mêmes experiences sociales et intra psychiques, et comme souvent on est davantage bienveillant avec autrui cela permet de se décaler 'une position d'autoflagellation pour accéder à un réel second degré (sens sous le sens) ou une réelle ironie (exprimer le contraire de ce que l'on pense vs etre cynique et le penser à moitié et être caustique)


Je concluerais pas : l'autoderision, en user avec parcimonie et avec des ami-e-s concerné-e-s, pour moi en tout cas. J'ai cosncience d'être maintenant rétablie et pouvoir m'ofrir ce luxe, il s'agit d'un privilège dont tou-te-s personne NAPA ne peut pas user

vendredi 6 décembre 2019

Mon expérience de la lamotrigine

Votre lamotrigine du jour servie sur un plateau
 
Voilà environ six mois que je suis sous lamotrigine (princeps : Lamictal)
 
Il s'agit d'un régulateur de l'humeur (thymoregulateur) aux effets legerement stimulants, un peu comparable au lithium dans ses effets sans les inconvenients de la prise de sang regulière.
 
Elle doit être introduite très lentement, par paliers de 50mg en surveillant bien sa peau car elle peut causer de sérieux effets indésirables cutanés.
 
Ma forme de schizophrénie (troubles schizo-affectifs) est bipolaire (on pense maintenant qu'il s'agit d'un même spectre, schizophrénie et bipolarité), génétiquement on est assez chargés bipo dans ma famille paternelle (cause de bipolarité génétique reconnue depuis longtemps) et ma forme est dépressive. J'ai connu les accès maniaques, les états mixtes, les periodes melancoliformes voire catatoniques.
 
Ces dernières années les symptomes typiquements psychotiques étaient en arrière plan (peu d'hallucinations, peu d'idées mystiques ou délirantes) grâce à l'hugiene de vie, au Risperdal action prolongée et aussi grâce à une solide et efficace psychothérapie par une psychologue clinicienne. Les mouvemens d'humeur étaient aussi moins francs et moins longs (phases de deux semaines à un mois, typiquement quinze jours hypomane avec conso d'alcool majorée, oniomanie (achats compulsifs frénétqiues) hyperactivité, suivies d'un mois d'papathie et de tristesse)
 
J'étais par ailleurs sous antidepresseur ce qui a fini en l'augmentant par déclencher un état maniaque assez pénible à vivre (pas trop d'éclatement car me contenant beaucoup mais une immense tension et un grand besoin de me défouler physiquement, de crier, et de me focus par moment)
 
Au final ma psychiatre a arrêté l'antidepresseur (paroxetine, pire sevrage ever) et a introduit la lamotrigine (j'étais devenue impossible à piquer même en artériel) à la faveur d'une cure de sevrage en HP.
 
Je suis maintenant à la dose efficace et je dois noter une nette amélioration : lissage des mouvements thymiques, plus d'oniomanie, plus de phase apathique, on va dire sortie des contraintes exterieures plus de variation intrapsychique et un bon dynamisme soutenu depuis quelques mois.
 
Je n'ai pas ressenti d'effet indésirable notable (pas de sensation de faim, pas de virage maniaque (attention car cela m'a été signalé chez certaines personnes), je n'ai eu aucun problème cutané et aucun symptome d mise en route)
 
Je fais donc un bilan positif de ce traitement chimique.
 
Je reprécise au cas où que je suis favorable à la chimie ME concernant et que tout choix éclairé est bon, que ce soit les medicaments, la thérpie par la parole, la phytotherapie ou autre, vivre ses mouvements d'humeur en les accompagnant et reconnaitre son nouvel état psychique, je ne dirai jamais assez combien je suis partisane de l'auto détermination. De plus j'ai la chance de bien réagir aux traitements médicamenteux, ce qui est une forme de privilège puisque c'est loin d'être le cas de toustes. Enfin j'ai conscience de l'extrême variation de réactions des traitements medicamenteux selon les personnes : on n'a pas toustes le même corps ni le même traitement.
 
Dernier petit mot qui n'a pas rapport mais courage à toustes pour les fêtes de fin d'année. Ce qui est source de stress mais aussi de réjouissances pour les NT ne l'est pas forcement pour les personnes NAPA : que ce soit icolement en voyant le reste de la planète kiffant en famille, famille compliquée ou toxique avec des repas à rallonge agrémentés de reflexions psychophobes et x phobe en tout genre, limitation et galère des cadeaux, entre la précarité financière que l'on vit souvent et la difficulté à faire les magasins surpeuplés, et bien sûr l'abondance de bouffe pour les personnes avec TCA.
Je nous souhiate à toustes de la sérénité en 2020 et de bien continuer la lutte.