Il y a quelque temps un-e ami-e, militant-e contre la psychophobie et autiste fonctionnelle HQI a dit ça dans une conversation, à plusieurs reprises : "je suis passé-e pour un-e débile".
S'en est suivi une discussion assez courte sur la pertinence de dire du mal des personnes avec un Bas QI en leur absence.
Les BQI sont oublié-es des luttes, ainsi que les psychotiques les plus "malades", les plus typiques de cette structure de personnalité. Il est difficile de remettre en cause ses privilèges (cet-te ami-e, que j'aime, est racisé-e, un-e non-binaire, issu-e du lumpen prolétariat, des privilèges iel en a peu) ça met mal à l'aise et en colère (moi même suis une femme cisgenre blanche). Cependant nou-es avons toustes à faire ces questionnements, à remettre en cause. Nou-es sommes nombreuxses en tant que militant-es actifves à être Haut Potentiel, à être fonctionnel-les. Sinon hey, nou-es aurions peu ou pas les moyens psychiques d'écrire des notes de blog, d'administrer et/ou modérer des groupes ou des forums.
Il est plus facile de défendre et protéger des gen-tes "comme nou-es" et de s'opposer ou reproduire l'oppression sur des personnes moins aptes à se défendre et encore plus moquées et bashées que nou-es. Nou-es avons à prendre garde à ces glissements et à rester vigilant-es pour une lutte réellement pour toustes.
jeudi 10 novembre 2016
Riez des dominants nom d'un chien
Alors Non, Donald Trump n'est pas "déficient mental" il n'est pas "psychopathe" ni "schizophrène" ou "bipolaire".
"Si on peut plus rire" me disait-on sur FaceBook il y a peu : alors si, on peut rire, peut-être même que l'on doit rire, mais rire des Mecs blancs cisgenre hétéro, parce que Donald Trump n'est pas l'incarnation d'un trouble psychique, mais l'incarnation de la masculinité toxique, homophobe, misogyne, violeuse, raciste, qui prend son terreau non dans le DSM V mais dans toutes les blagues que vous dites "au second degré c'est pour rire"
"Si on peut plus rire" me disait-on sur FaceBook il y a peu : alors si, on peut rire, peut-être même que l'on doit rire, mais rire des Mecs blancs cisgenre hétéro, parce que Donald Trump n'est pas l'incarnation d'un trouble psychique, mais l'incarnation de la masculinité toxique, homophobe, misogyne, violeuse, raciste, qui prend son terreau non dans le DSM V mais dans toutes les blagues que vous dites "au second degré c'est pour rire"
dimanche 6 novembre 2016
Mon expérience de la méditation pleine conscience
Bwalors je me suis mise à la méditation pleine conscience. Cette technique de remédiation m'a été conseillée par la neuropsychologue qui a investigué mes troubles cognitifs qui sont en fait inexistants (long story bro-sis). Grosso merdo on peut dire que la technique devait me servir à mieux me repérer géographiquement, gros point faible invalidant dans la vie quotidienne.
J'ai commencé (et continuer) à pratiquer sur l'appli Petit Bambou, au début une séance de dix muntes chaque jour, puis quinze, maintenant vingt. Je précise que huit séances sont gratuites, les autres accessibles avec un abonnement. Cette neuropsychologue m'a aussi conseillé le livre de Christophe André "Je médite jour après jour" (sur ma PAL).
Cela consiste à prendre conscience de son corps et des éléments de son psychisme (pensées, émotions) dans le moment présent. Un gros travail est donc fait autours du corps, et de la mise à distance des émotions et pensées dites automatiques ailleurs.
Mes limites sont celles de la méthode à appliquer aux personnes psychotiques en particulier : de l'angoisse à appliquer la consigne de se sentir respirer par la peau en particulier (rien que le voir écrire doit être trigger pour un certain nombre). En effet, j'ai fait des expériences extrêmes de psychoses avec sensation de dissolution du corps et de l'esprit dans le Monde et les Autres et ce n'était pas franchement positif. Cependant la méthode m'a tellement apporté niveau sensations de mon corps que j'arrive presque à appliquer cette consigne et le ressentir positivement (justement parce que maintenant et ceci tout le temps, j'ai à peu près conscience de mon enveloppe corporelle).
Une autre limite est plus en lien avec les troubles schizo-affectifs et devrait résonner péjorativement chez les personnes avec Troubles de Personnalité Borderline (TPB) : "vous n'avez nulle part où aller". Ce hic est donc inhérent à la plateforme même et à la prof en cause. Cette phrase est bien sûr à entendre dans le sens "vous n'avez pas de train à prendre dans les cinq minutes, il n'y a nulle part où vous deviez aller là maintenant" mais elle résonne lugubrement dans mes massives angoisses d'abandon.
Enfin, si jamais je suis agitée, excitée de façon positive ou négative, angoissée plus qu'habituellement ou avec une vieille hallu résiduelle, il m'est quasiment impossible de mener à bien une séance. Soit parce que je ne tiens pas en place (donc très difficile je pense pour les personnes avec Trouble Déficit Attention/Hyperactivité) soit parce que l'angoisse ou la tristesse m'envahissent massivement (le lâcher prise) et sont ensuite extrêmement difficiles à surmonter. Cependant j'essaye au moins de démarrer la séance car je suis persuadée qu'une pratique quotidienne aide à maitriser les moments difficiles, mais avec beaucoup d'expérience dans la technique.
Je connais les bénéfices de la méditation au bout d'une séance, que je fais le matin, à l'issue de laquelle je suis pêchue, claire et lucide. Cela m'aide à m'éveiller pleinement et à démarrer ma journée de manière plus dynamique qu'en scrollant sur Facebook pendant deux ou trois heures et cependant sans violence. A moyen terme (mois 1) je ressens beaucoup mieux mon corps, mon enveloppe corporelle. Difficile à expliquer mais je sens mieux mon psychisme dans mon corps, je clive moins pensées et physique. Le moins est que du coup je ressens les douleurs (quasi totalement anesthésiée avant) donc mon genou arthrosé se rappelle à moi ainsi que les tendinites et les petites caries, mais aussi une sorte de sensation de portage par mon propre corps. Un psychanalyste spécial dirait que je ressens la Mère en mon corps. C'est très agréable, même "soulageant" et reposant. A pas mal de moments de mes journées je me conscientise, consciemment ou non, dans le moment présent. La réalité me parait "plus réelle", sans le "filtre" psychotique, très légèrement décalé de la réalité (les vrais savent) et je remarque des choses, objets, lumières particulières, ombres dans mon environnement que je n'avais jamais notées auparavant.
Je suis plus présente à mon environnement et effectivement cela se constate sur le repérage en scooter, sur lequel je ne suis plus en pilote automatique.
En ayant effectué trois commandes d'un même objet onéreux par erreur, j'ai éprouvé un début d'attaque d'angoisse. J'ai utilisé les outils de méditation pleine conscience en même temps qu'un saupoudrage de Thérapies Comportementalo-Cognitives, je me suis resituée et rassurée dans le moment ("je ne vais pas mourir" "je ne suis pas menacée" "je ne suis pas ruinée") ce qui m'a permis de ne pas partir en live et de pouvoir rationaliser, donc me calmer et rester simplement préoccupée "normalement".
Mon aimé me trouve également changée de manière positive, plus concentrée, plus présente, donc ce n'est pas simplement une vue de l'esprit.
En conclusion : je recommande la méditation de pleine conscience comme technique de remédiation sur les "troubles" ou "pseudo troubles" cités chez la personne psychotique, à commencer en période de stabilité et/ou rétablissement, voir sur le plus long terme si il est possible de la pratiquer en période de crise ou de moins bien.
J'ai commencé (et continuer) à pratiquer sur l'appli Petit Bambou, au début une séance de dix muntes chaque jour, puis quinze, maintenant vingt. Je précise que huit séances sont gratuites, les autres accessibles avec un abonnement. Cette neuropsychologue m'a aussi conseillé le livre de Christophe André "Je médite jour après jour" (sur ma PAL).
Cela consiste à prendre conscience de son corps et des éléments de son psychisme (pensées, émotions) dans le moment présent. Un gros travail est donc fait autours du corps, et de la mise à distance des émotions et pensées dites automatiques ailleurs.
Mes limites sont celles de la méthode à appliquer aux personnes psychotiques en particulier : de l'angoisse à appliquer la consigne de se sentir respirer par la peau en particulier (rien que le voir écrire doit être trigger pour un certain nombre). En effet, j'ai fait des expériences extrêmes de psychoses avec sensation de dissolution du corps et de l'esprit dans le Monde et les Autres et ce n'était pas franchement positif. Cependant la méthode m'a tellement apporté niveau sensations de mon corps que j'arrive presque à appliquer cette consigne et le ressentir positivement (justement parce que maintenant et ceci tout le temps, j'ai à peu près conscience de mon enveloppe corporelle).
Une autre limite est plus en lien avec les troubles schizo-affectifs et devrait résonner péjorativement chez les personnes avec Troubles de Personnalité Borderline (TPB) : "vous n'avez nulle part où aller". Ce hic est donc inhérent à la plateforme même et à la prof en cause. Cette phrase est bien sûr à entendre dans le sens "vous n'avez pas de train à prendre dans les cinq minutes, il n'y a nulle part où vous deviez aller là maintenant" mais elle résonne lugubrement dans mes massives angoisses d'abandon.
Enfin, si jamais je suis agitée, excitée de façon positive ou négative, angoissée plus qu'habituellement ou avec une vieille hallu résiduelle, il m'est quasiment impossible de mener à bien une séance. Soit parce que je ne tiens pas en place (donc très difficile je pense pour les personnes avec Trouble Déficit Attention/Hyperactivité) soit parce que l'angoisse ou la tristesse m'envahissent massivement (le lâcher prise) et sont ensuite extrêmement difficiles à surmonter. Cependant j'essaye au moins de démarrer la séance car je suis persuadée qu'une pratique quotidienne aide à maitriser les moments difficiles, mais avec beaucoup d'expérience dans la technique.
Je connais les bénéfices de la méditation au bout d'une séance, que je fais le matin, à l'issue de laquelle je suis pêchue, claire et lucide. Cela m'aide à m'éveiller pleinement et à démarrer ma journée de manière plus dynamique qu'en scrollant sur Facebook pendant deux ou trois heures et cependant sans violence. A moyen terme (mois 1) je ressens beaucoup mieux mon corps, mon enveloppe corporelle. Difficile à expliquer mais je sens mieux mon psychisme dans mon corps, je clive moins pensées et physique. Le moins est que du coup je ressens les douleurs (quasi totalement anesthésiée avant) donc mon genou arthrosé se rappelle à moi ainsi que les tendinites et les petites caries, mais aussi une sorte de sensation de portage par mon propre corps. Un psychanalyste spécial dirait que je ressens la Mère en mon corps. C'est très agréable, même "soulageant" et reposant. A pas mal de moments de mes journées je me conscientise, consciemment ou non, dans le moment présent. La réalité me parait "plus réelle", sans le "filtre" psychotique, très légèrement décalé de la réalité (les vrais savent) et je remarque des choses, objets, lumières particulières, ombres dans mon environnement que je n'avais jamais notées auparavant.
Je suis plus présente à mon environnement et effectivement cela se constate sur le repérage en scooter, sur lequel je ne suis plus en pilote automatique.
En ayant effectué trois commandes d'un même objet onéreux par erreur, j'ai éprouvé un début d'attaque d'angoisse. J'ai utilisé les outils de méditation pleine conscience en même temps qu'un saupoudrage de Thérapies Comportementalo-Cognitives, je me suis resituée et rassurée dans le moment ("je ne vais pas mourir" "je ne suis pas menacée" "je ne suis pas ruinée") ce qui m'a permis de ne pas partir en live et de pouvoir rationaliser, donc me calmer et rester simplement préoccupée "normalement".
Mon aimé me trouve également changée de manière positive, plus concentrée, plus présente, donc ce n'est pas simplement une vue de l'esprit.
En conclusion : je recommande la méditation de pleine conscience comme technique de remédiation sur les "troubles" ou "pseudo troubles" cités chez la personne psychotique, à commencer en période de stabilité et/ou rétablissement, voir sur le plus long terme si il est possible de la pratiquer en période de crise ou de moins bien.
vendredi 4 novembre 2016
Comparaison troubles psy et somatiques, les limites
On a tendance dans le milieu militant, ou simplement soutenant, de comparer nos troubles ou neuroatypicités avec des troubles physiques, pour être parlant-es et faire comprendre des choses aux NA.
De blaster les idées reçues et les conseils du type "bouge-toi" "vois la vie du côté positif" etc. (tmtc)
Cependant je lance aujourd'hui la réflexion et suis super open aux réponses que pourront peut-être m'apporter des personnes en situation de handicap, visible ou invisible et des maladies physiques, visibles et invisibles : cette comparaison n'est-elle pas un abus, ne relève-t-elle pas du capacitisme lorsqu'un-e NT physiquement valide et/ou en bonne santé en use ? Personnellement je ne sais rien, je ne peux pas me rendre compte du validisme exercé contre ces personnes, du poids au quotidien, des conseils alakon reçus (bouge toi, fais du sport, bois des infus, ça doit s'entendre aussi. Et le "l'important c'est le moral"), la minimisation du handicap-de la maladie, le je m'en foutisme global.
Je m'abstiendrai dorénavant de faire ce genre de parallèle, j'ai à trouver un autre moyen percutant d’illustrer mes ressentis et ma pensée par rapport au validisme NT vs NA, pour ne pas laisser des gen-tes en plan dans ma lutte anti psychophobie
De blaster les idées reçues et les conseils du type "bouge-toi" "vois la vie du côté positif" etc. (tmtc)
Cependant je lance aujourd'hui la réflexion et suis super open aux réponses que pourront peut-être m'apporter des personnes en situation de handicap, visible ou invisible et des maladies physiques, visibles et invisibles : cette comparaison n'est-elle pas un abus, ne relève-t-elle pas du capacitisme lorsqu'un-e NT physiquement valide et/ou en bonne santé en use ? Personnellement je ne sais rien, je ne peux pas me rendre compte du validisme exercé contre ces personnes, du poids au quotidien, des conseils alakon reçus (bouge toi, fais du sport, bois des infus, ça doit s'entendre aussi. Et le "l'important c'est le moral"), la minimisation du handicap-de la maladie, le je m'en foutisme global.
Je m'abstiendrai dorénavant de faire ce genre de parallèle, j'ai à trouver un autre moyen percutant d’illustrer mes ressentis et ma pensée par rapport au validisme NT vs NA, pour ne pas laisser des gen-tes en plan dans ma lutte anti psychophobie
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