mercredi 18 juillet 2018

Vit seule avec son chat...




... dans un état d'incurie totale depuis des mois"
Voilà ce qui est noté dans mon dossier médical d'HP, en 2005 je crois. La tristesse m'a saisie quand je l'ai relue car j'étais à l'époque dans une phase de mélancolie délirante. Mais surtout je ne comprenais pas "vit seule avec son chat". Je ne vivais pas seule, je vivais avec mon chat, une chatte, San (nommée d'après la princesse Mononoke) dont je m'occupais mal et qui s'occupait beaucoup de moi.
Je ne lavais pas mon appartement, je ne lavais pas mon corps, je mangeais le même repas McDo drive chaque soir, je buvais beaucoup d'alcool et prenais masse de traitement. Je voyais une psychiatre psychanalyste (sans résultat notable, mais elle voulait me voir 4*/semaine)(ce qui ne faisait que m'enfoncer davantage), bref :


Je vivais avec San, qui avait alors 4 ans.
San est une des personnes, des individus, les plus importants pour moi, avec l'être aimé. Cette petite personne toujours très digne et courageuse m'a toujours été attachée, m'a toujours aimée, m'a toujours soignée. Elle est vraiment ma chatte nurse, comme J l'est pour mon ami-e S. On entend dire que les chats sont cyniques, très indépendants, s'en foutent des humains quand on les nourrit. C'est à peu près vrai pour quelques rares individus, sinon un lien, différent avec chaque animal comme il le sera avec chaque humain, s'établit e peut être extrêmement fort.
Je n'étais pas isolée. Malgré mon état de déréliction qui m'a vaolu harcelement et mobbying j'avais des collègues, des ami-e-s sûr-e-s, mes parents. Mais sans San j'aurais été totalement seule face au mal.
J'ai lu plusieurs questions et témoignages de personnes NAPA inquiètes de ne pas savoir s'ocuuper de leur animal, voire de la maltraiter.
Alors je dois être courageuse mais surtout honnête : je n'ai pas vraiment été blanc bleu avec San. Je la catapultais le matin quand elle venait me réveiller. Mon angoisse quasi constamment paroxystique la contaminait. Je ne changeais pas sa litière. Je ne nettoyais pas ses gamelles qui parfois étaient infestées de vers. On vivait dans la crasse la douleur et l'inquiétude. Mais une chose existait : je l'aimais et elle m’aimait. San m' TOUJOURS soutenue, dans mes déménagements, ma maladie, mes differentes liaisons. San n'a que deux peurs : me perdre et l'orage. Elle aurait pu se barrer mille fois. Elle a eu une amie humaine avec qui elle a tissé un lien très fort (la femme de ménage de l'immeuble, qu'elle attendait, suivait durant le menage, répondait en miaulant, calinait, choses qu'elle n'a jamais faites avec moi) Elle n'a jamais voulu partir avec cette amie. San, simplement, ronronne immediatement quand je pose juste ma joue contre son flanc, et si je suis malade physiquement ou psychiquement, elle vient vers moi avec beaucoup d'intéret et de sollicitude, jusqu'à ce que ça aill mieux.


J'ai eu plusieurs chats mais la personne qui vit encore avec moi aujourd'hui est Clotilde. San a 17 ans, Clotilde en a 6. J'ai adopté Clotilde dans un moment charnière de ma vie. Ayant repris une activité pro mais recemment en arrêt maladie, me remettant d'un gros traumatisme avec enormement de cauchemars et de réminiscences, je ne sortais pas de chez moi. Sauf pour faire les courses. Ainsi jeme suis occupée à fond de ce bébé de un mois, tandis que San, me voyant moins mal, prenait son indépendance et passait du temps en exterieur ainsi qu'avec sa pote humaine. J'ai "construit" clo qui 'ma construite. On a encore une relation très calinou et fusionnelle qui est très differente de celle avec San. Mais, San ayant moins besoin de moi j'ai eu le grand honneur d'être responsable de la croissance d'un micro chat. J'ai trouvé un équilibre, suis allée consulter une psychologue geniale qui m'a fait beaucoup de bien, ai reconstruit mon existence brique après brique, avec cette nouvelle personne.


Aujourd'hui nous sommes installées à la camapgne avec l'être aimé humain. C'est la retraite de San et la récré de Clo, qui prend plaisir à beaucoup chasser (c'estt encore un bébé, tout ce qui est ludique lui palit".


Nous NAPA avons peur de faire du mal à nos compagnon-ne-s, nos animaux. Nos avons des mouvements d'humeur, une cuillere par jour en phase depressive et nous culpabilisons. Je ne culpâbilise plus pour San. Elle a fait avec ma violence. Elle a vu autre chose que cette déréliction aussi en moi.


Nous vivons désormais à 6 : les deux humains, San, Clo, Lubs le chat de l'être aimé que j'aime comme mon propre chaton, et Grisou, mon frère, que mon père m'a confié avant de décéder.


Chamille nombreuse chamille heureuse :)