mercredi 5 octobre 2016
La quête d'un-e bon-ne soignant-e
Il y a un message que je voudrais lancer aux professionnel-les de santé mentale : On sait ce qu'on veut (aller moins mal, mieux, se rétablir pourquoi pas) mais on sait rarement comment, je veux dire par là :comment y arriver, qui consulter, qu'est-ce que cet-te soignant-e attend de nous, bref, "comment ça marche ?"
Je ne m'avancerai pas dans les médecines naturelles, que je ne connais que très mal, mais il doit aussi y avoir des soignant-es "qui nous conviennent" et d'autres moins. D'expériences de techniques autres que médecine classique j'ai rencontré des gen-tes qui pour moi étaient super et m'ont énormément apporté, d'autres non, voire qui m'ont nui.
J'ai vu quantité de médecins généralistes (tous des hommes d'ailleurs) et je dois dire que mon palmarès fout un peu les jetons. Le très dans le relationnel mais qui ne veut pas me "psychiatriser" à 17 ans (dont pas envoyée vers un-e spécialiste), celui qui s'en tape un peu, est gêné et évite de me regarder dans les yeux, celui qui m’abrutit de sédatifs et me viole...
Comme cadette d'une future psychologue et intéressée par la psychologie j'avais quelques bases en matière de spécialistes : lae psychiatre peut prescrire, conduire des thérapies, est remboursé-e au moins en partie, lae psychologue n'est pas remboursé-e, ne peut pas prescrire et conduit des thérapies par la parole, lae psychanalyste doit avoir fait uen psychanalyse et être affilié-e à une Ecole de psychanalyse et peut de plus être psychiatre, psychologue, sans autre diplôme.
Il y a des courants divers, les outils freudiens, lacaniens, systémiques, comportementalo-cognitifs, PNL, analyse transactionnelle, whatever, qu'au fond on ne nous explique jamais vraiment.
Donc ce que je voulais, à 18 ans, c'était : remboursé-e, la parole et pourquoi pas de la médication chimique. J'étais adepte de Bettelheim et Dolto qui me semblaient spcéialement bienveillants donc je me suis dirigée vers une psychiatre psychanalyste spécialisée enfants-ados.
13 ans de rien. Elle ne parlait pas, n'était pas interventionniste au point que c'est moi qui devait demander l'hôpital quand je me lamais trop et ne me lavais plus depuis des semaines, j'attendais parfois 2h dans la salle d'attente avec cinq autres usager-es, pas vraiment de cadre, ne voulait pas me laisser partir "vous aurez besoin de moi toute votre vie"
Parce qu'il faut se mettre dans la peau de l'usager-e : on se dit qu'on est incurable, à force, que c'est le modus operandi habituel (après tout qui n'a jamais attendu chez lae médecin, lae dentiste), qu'on est un-e mauvais-e patient-e qui n'arrive pas à aller mieux, qu'on se soigne quoi merde alors quoi ? On ne se dit pas forcément "je suis avec un-e soignant-e qui ne me va pas / qui travaille comme une merde" (oui ça existe)
Pareil quand on arrive à l'hôpital psy "pour être protégé-e, adapter le traitement" toussa. On arrive on sait pas quoi foutre. Souvent on a vu une ribambelle de soignant-e avant d'être reçu-e, moi par un-e interne j'arrivais en urgence et il faut re-re-re-re expliquer sa life (anamnèse) et sa problématique (généralement arrivé-es à ce point on est super angoissé-e et épuisé-e) On nous fait visiter le service et pof dans la chambre. Moi je me suis dit la première fois "je vais faire un max pour vite aller mieux" oui mais quoi ? Il faut parler aux équipes oui mais quand, comment ?On se pointe dans leur bureau et on dit "coucou, je voudrais parler pour guérir" ? Si on n'a pas de problème du jour particulier ? Et perso je suis timide et j'ose pas sociabiliser avec les autres usager-es au début.
Bref, c'est déjà un long parcours pour savoir ce qui nous convient (face à des sachants qui nous impressionnent et qui ont de facto une emprise d'autorité sur nous) et le "aidez nous à vous aider" merci, donnez nous les clés.
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