Lors de l'entrtien di hebdomadaire avec "mon" infirmière du CMP", celle-ci m'a appris le terme de syntonie. Je décrivais mes réactions en miroir face à l'inquiétude d'autrui pour moi (être inquiète pour elleux de la même façon, avec possiblement une escalade en miroir de l'angoisse)
En physique la syntonie est une égalité de fréquence (en qualité et intensité) entre deux circuit. Par extension en psychologie elle désigne le fait d'être totalement en acord avec l'ambiance devant laquelle on est. Elle a été décrite par Bleuler et Jung, avec une louche de psychanalyse dessus, comme étant typique de la personne cyclothymique (et extravertie)
Pour moi concrètement elle s'exprime en un mix d'empathie, absorption dans l'émotion que me présente l'autre, et alimentée et déformée par ma projection constante.
C., mon infirmière, me dit que c'est typique de mes troubles - en cela je ne sais si elle pense à troubles schizo affectifs ou bipolaires type I, les deux comportant cependant une humeur cyclique.
Sans avoir de mot ou de concept à poser sur ce phénomène (je disais "éponge" ou "hyperanxieuse" ou je parlais de mon "radar constant" me rendant plus ou moins consciemment perpétuellement à l'affut de l'humeur de l'autre et de ses moindres possibilités de changement), je lutte contre depuis une bonne dizaine d'année. Remettre les choses à leur place, ne pas me sentir "contaminée" par l'ambiance, ne pas "me sentir agie par l'autre" comme me disait une de mes psychiatres quand j'avais vingt ans.
Pour moi l'humeur d'autrui ressemble à un lance-moi. Je la suis je m'y conforme, une humeur dynamique si elle ne me fatigue pas m'enivre et me booste, je me lance sur des rails (le temps que cela dure). A contrario je suis surtout sensible à des mouvements d'humeur, colère, agacement ressenti, que je vis comme éminemment menaçants. De part mon histoire et ms troubles j'ai une énorme tendance à me placer dans le désir des autres pour m'y conformer.
On voit que tout cela - syntonie, besoin de "plaire" (de ne pas fâcher), troubles projectifs et interprétatifs (psychose) - forme un gloubi boulga de réactivité aux autres.
Ce sont les outils comportementaux-cognitivistes qui m'aident le plus pour tenter de désamorcer cela. Et pour moi tout le challenge est au final de me décoller de moi pour mieux être moi. Défusionner. NOn, les réactions, humeurs, paroles des autres ne me sont pas toutes adressées (je dois faire l'effort conscient tout le temps pour prendre de la distance). Oui, je suis, et mes désirs ont autant de légitimité que ceux de proches, dans les limites de la réalité. Non, les autres ne sont pas forcément syntones à ma façon et ne seront pas forcément blessés/en souci/flippés de mes humeurs tristes ou préoccupées.
Je travaille beaucoup cela dans ma vie de couple (avec cohabitation) et j'ai la chance d'avoir un compagnon calme et rationnel bien que sensible, qui me permet, même sans mot exprès, de me réassurer.
Je reste perplexe devant la théorie de CG Jung qui attribuaitla syntonie aux personnes extraverties (peut-être devrais-je le lire pour avoir une idée plus fine de son propos), visiblement elle est souvent vue comme se mettre à l'unisson, totalement et sans distance, de l'ambiance (positive)
A noter que ce symptôme est sans doute amplifié par mon HP récemment diagnostiqué (diagnostic dont je ne sais trop quoi faire)
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