Alors je suis en deuil actuellement. J'ai enterré mon papa il y a un moins d'un mois, et nous avions une relation fusionnelle. Je vis ma douleur dans mon corps.
Mais revenons aux prémisses de vivre sa douleur dans son corps, sous le prisme d'une "malade désignée".
Enfant j'étais très dépressive. J'avais plein de maladies de peau chelou. Nous savons, nous féministes, que les enfants sont la catégorie sociale la plus maltraitée. C'est passé à l'as. Je criais ma souffrance dans ma peau : eczémas chelous atypiques, prurits de la tête avec croûtes, trucs bizarres : elle met mal sa crème/se lave mal. Et tant pis si le dermatologue a dit "elle est nerveuse ce sont des lésiopns de grattage" tout pour pas passer par les psy pour enfants et le stigmate.
Quand j'ai été ado, ma soeur plus agée faisait des études de psycho. Elle a importé le terme "psychosomatique". Ca a été la fête. La toux, les sifflements dans les poumons, les douleurs, les odontalgies, la fatigue chronique et aigue, c'est psychomatique.
Funfact : le dire n'améliore ni le psycho, ni le somatique. On est jsuet ensuite souffrant, en ayant l'impression qu'onb cherche la merde. Donc allez crever apôtres de la psychosomat'.
Depuis sans doute mon adolescneceje souffre d'asthme, ce "cri d'amour qui s'étouffe" (lol). Quasi jamais traité parce que c'est "dans la tête". Alors non, c'est dans les bronches (et le systeme immunitaire) et ça se soigne très bien. Avec inhalateur aujourd'hui ça se tempère.
A l'âge de 22 ans youpi je suis en HP. Où je suis sévèrement maltraitée, pour des prolemes wtf (suttures sans anesthésie, camisole chimiquequi me fait baver, chambre d'isolement avec juste un slip et deux couverture) mais la messe est dite : je suis folle.
Pour le corps médical dorénavan, tout ce qui sortira des clous comme symptome sera psychosomatique. Tchin tchin mon asthme. Les caries et les dents qui a force tombent (effet des neuroleptiques aussi mais çaon s'en fout), l'hypertension, l'arythmie.
Et en fait face à un nouveau medecin il suffit de dire "oui j'ai un traitement, je prends tercian et risperdal" pour qu'il referme son Vidal et vous conseille de faire de la méditation/yoga/sport.
Je parle aussi ici des mes ami-es qui ont souffert de sous diagnostics car Pa/Na : mon ami-e sam, qui souffre du SED et a du entendre pendant 18 ans que c'est 'langoisse, les ami-es qui ont la fibro etc.
Dans toute ma carrière, hormis l'enfance, j'ai eu une seule maladie psychosomatique, liée au stress (et non à ma patho, mais aux horaires et rythme de ouf) : la proctalgie fugace. C'est un spasme du rectum sous trop de stress. C'est à dfire en gros avoir mal au cul (mais fort) quand on est trop sollicité.
Alors je suis en deuil actuellement, j'ai enterré mon petit papa chéri et je vis mon deuil dans mon corps. Mais pas par des maladies "psychosomatiques". Par mes troubles récurrents qui viennent quand je suis fatiguée (hemorroides, mycose, herpès), par des hallus tactiles (faux prurit) enchainant des troubles comportementaux (je m'arrache la peau de la gueule), des phénomènes hallucinatoires cénesthésiques (boyaux qui se tordent, cerveau qui vibre, vertiges).
Tout reste dans le cadre de la douleur qui s'exprime chez une schizo, ou chez une personne lambda choquée.
Moi maintenant quand j'entends le mot psychosomtaique je sors ma boite de codoliprane.
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