Un petit billet sans trop de rapport avec les psychiatypicités.
J'ai été violée plusieurs fois et quand je raconte ça, des gen-te-s, hommes cis comme femmes, me demandent (en 2018) pourquoi je ne me suis pas débattue, quand c'était mon mec, pourquoi j'ai pas quitté mon mec ?
Comme si'elles ne savaient pas tout ce que l'on pardonne.
Comme si le consentement, aussi, était aussi simple que d'accepter ou refuser une tasse de thé. Comme j'ai pu le lire, on fait comment quand on veut le lait et le sucre mais pas le thé ? On se fade le thé quand même. Ca devrait être simple pour cellui qui se voit opposer un refus, mais les ramifications sont multiples.
Histoire de, je vis désormais avec un homme qui est décent, qui connait le terme de consentement, pour qui c'est clair.
Mais oui, le mec qui veut absolument des rapports sexuels alors que je me suis lamé les cuisses et que je ne veux pas qu'il les voit (encore moins les touche) Le mec qui me prend par surprise dans notre lit et rit ensuite, quand je lui dis "j'étais pas d'accord" parce que ça lui semble une bonne blague à me faire, très virile, très ironique, très "je suis ton mec c'est pas un viol".
Alors pourquoi on se débat pas ? Pourquoi on ne dit rien, ou plus tard ? Pourquoi on ne porte pas plainte ? (spoiler : parce que la majorité des plaintes n'aboutissent à rien si ce n'est à encore plus d'humiliation par la maréchaussée)(et à un moment faut arreter de parler de formation, je sais bien qu'on demande pas des qualités humaines pour être flic, mais juste comprendre ce qu'on nous dit et enregistrer la plainte ça demande pas un DU) Pourquoi on se tait, oui, surtout entre nous.
Pourqoi on aime notre mec même s'il insiste le soir pour baiser alors qu'ona pas envie.
Tout ce que l'on pardonne, pour pas blesser l'autre, pour pas le faire se sentir mal. Tout ce que l'on pardonne pour que ce qu'il nous impose, il n'aille pas le faire à une autre. Moche
vendredi 27 avril 2018
samedi 7 avril 2018
"Ne vous dites pas psychotique"
Au gré de mes aventures médicales et para médicale, au gré de mes rencontres IRL comme IVL avec d'autres psycho ou neuroatypiques j'ai vu revenir une idée fermement ancrée chez certain-e-s soignant-e-s on va dire old school (comprendre d'obédience psychanalytique) : il ne faut pas connaitre son propre diagnostic sous peine de s'y identifier (là j'ai envie de dire "et alors, touche à ton cul) et donc devenir sa maladie et persister dans ses symptômes (là j'ai plutôt envie de dire "et alors ? Touche à ton cul" ah pardon c'est la même)
Bon déjà il n'y a que dans la tête des psy* psychophobes qu'on n'est qu'une maladie, qu'on le sache ou non. Parce que perso et je suis loin d'être la seule, je suis une foultitude de choses DONT une personne psychotique.
Ensuite il est très douloureux et angoissant de ne pas savoir ce dont on souffre ou comment ni pourquoi on fonctionne différemment d'une certaine norme. Le mot "psychotique" (pas plus que le mot "borderline" ou le mot "autiste" ou "dyscalculique") n'est pas une baguette magique néfaste qui nous fait devenir ce qu'il nomme. Avoir "le bon" (et ça peut évoluer, tmtc) diagnostic c'est comme avoir 18 ans : ça ouvre des perspectives mais ça ne change pas la personne qu'on était à 17 ans et 344 jours.
Enfin ne pas donner de diagnostic, refuser qu'on se fasse diagnostiquer par un service, un centre, un-e expert-e soit disant pour nous protéger nous empêche de faire nos propres recherches, de dialoguer avec des gen-te-s ayant une pathologie ou une neuroatypie similaire, nous prive de l’auto-support. C'est donc aussi un acte politique que de nous le taire, qui nous empêche de nous autonomiser et de nous auto suffire en terme de soutien et d'auto soins.
"Big up" à celleux dans l'errance diagnostique, et courage à toustes
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