samedi 7 avril 2018
"Ne vous dites pas psychotique"
Au gré de mes aventures médicales et para médicale, au gré de mes rencontres IRL comme IVL avec d'autres psycho ou neuroatypiques j'ai vu revenir une idée fermement ancrée chez certain-e-s soignant-e-s on va dire old school (comprendre d'obédience psychanalytique) : il ne faut pas connaitre son propre diagnostic sous peine de s'y identifier (là j'ai envie de dire "et alors, touche à ton cul) et donc devenir sa maladie et persister dans ses symptômes (là j'ai plutôt envie de dire "et alors ? Touche à ton cul" ah pardon c'est la même)
Bon déjà il n'y a que dans la tête des psy* psychophobes qu'on n'est qu'une maladie, qu'on le sache ou non. Parce que perso et je suis loin d'être la seule, je suis une foultitude de choses DONT une personne psychotique.
Ensuite il est très douloureux et angoissant de ne pas savoir ce dont on souffre ou comment ni pourquoi on fonctionne différemment d'une certaine norme. Le mot "psychotique" (pas plus que le mot "borderline" ou le mot "autiste" ou "dyscalculique") n'est pas une baguette magique néfaste qui nous fait devenir ce qu'il nomme. Avoir "le bon" (et ça peut évoluer, tmtc) diagnostic c'est comme avoir 18 ans : ça ouvre des perspectives mais ça ne change pas la personne qu'on était à 17 ans et 344 jours.
Enfin ne pas donner de diagnostic, refuser qu'on se fasse diagnostiquer par un service, un centre, un-e expert-e soit disant pour nous protéger nous empêche de faire nos propres recherches, de dialoguer avec des gen-te-s ayant une pathologie ou une neuroatypie similaire, nous prive de l’auto-support. C'est donc aussi un acte politique que de nous le taire, qui nous empêche de nous autonomiser et de nous auto suffire en terme de soutien et d'auto soins.
"Big up" à celleux dans l'errance diagnostique, et courage à toustes
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