Je vais un peu raconter ma life mais je pense qu'il s'agit d'un sujet qui peut concerner pas mal de NAPA, notamment celleux qui comme moi ont des problèmes d'ordre affectifs et d'estime de soi. Et aussi de volonté féroce d'aller mieux/bien.
Cette dernière année je me suis beaucoup "normalisée". Reprise de contrôle de mes TCA, arrêt du tabac, de l'alcool, beaucoup de sport. Selon les souhaits de l'infirmière du CMP, aller vers des normies avec une inscription en salle de fitness (ça m'a coûté), relations diverses avec un institut de beauté, une coiffeuse, pour me poupourser et parler avec ces meufs géniales.
Ecrire, lire, mais aussi marcher, avoir de bonnes relations avec le conjoint. Faire une formation d'écrivain public, la reussir.
Une personne rétablie, "normale".
Je me suis quand même rendue compte à certains moments, notamment de conversations avec le conjoint, que je restais fragile et étrange, pas très autonome dans le fond, toujours folle. Ca m'a fait flipper (ma vulénrabilité) et perturbée.
Dernièrement j'ai reconsommé de l'alcool, j'ai rechuté dans le tabac, j'ai abusé du valium prescrit, j'ai vécu un épisode dépressif.
Je me suis rendue compte que j'attendais beaucoup des structures de soins, CSAPA comme CMP, comme si je me disais "bon allez je peux boire, j'appellerai l'addicto". Me reposer beaucoup sur elles, reporter la gestion de mes dépendances sur elle. De là, aller mal, ou rechuter, pour ne pas voir s'espacer les rdv, se relâcher la prise en charge.
La dépendance est bien là, autours des soignant'es et la demande de validation aussi. Ca m'a bien fait chier.
En y réfléchissant, j'ai toujours été très au taquet des feed backs de mes soignant'es, notamment psy. Jeune fille et jeune femme je vouais une confiance aveugle en les médecin'es et les psychiatres/psychologues/infirmier'es.
J'ai pourtant vécu de la maltraitance à l'inepte le plus total. Mais je m'accrochais, je voulais être une bonne soigné'e, qui fait ce qu'on lui dit de faire, qui distrait et épate lae soignant'e.
Et si je n'allais pas mieux c'est que je n'étais pas "suffisamment bonne". Paradoxalement si j'allais mieux je n'étais pas suffisamment mal pour bénéficier de leur attention.
J'ai rencontré des soignant'es décent'es et plus que décent'es même, vraiment aidant'es.
Mais je reste dans ce truc de leur plaire, j'ai peur de les fâcher, même si je me positionne de façon plus égalitaire. Je cherche leur approbation. Je leur confie ma santé psychique.
Ainsi je pose un angle de réflexion sur "qu'est-ce que je pense que l'autre attend de moi" et "qu'est ce que j'attends des soignant'es". Iels ne sont pas des ami'es ou des parent'es. Ou des patron'nes. Je ne leur dois rien (à part le respect de base que je dois à toustes) et je n'ai pas "d'obligation de résultat".
Je ne veux plus être cette personne en quêté de câlin et de mots doux. Je veux reprendre la main sur ma psyché.
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