On m'a -très- souvent dit que j'étais "très courageuse" face à ma maladie psy.
Je suis tellement courageuse que je peux passer des mois sans me laver ni sortir de chez moi.
Je suis tellement courageuse que face à ma maladie j'ai essayé de mourir six fois.
J'en parlais une fois avec un ami qui était mucoviscidosique. Il n'était pas plus courageux que moi (ts en moins)
Les gen-tes... C'est juste qu'on n'a pas le choix.
C'est juste que la survie, le devoir-vivre nous pousse.
C'est juste qu'on a eu de la chance (de rencontrer de chouettes personnes, d'avoir eu un lieu de soin pas trop pourri, de pas avoir pris la "bonne dose" de medocs)
Dire qu'on est très courageux c'est dire qu'on est tout le temps, consciemment, et en plein consentement partant pour vivre et aller mieux, c'est dire que c'est toujours souhaitable pour nous, c'est dire aussi, mine de rien, qu'on a le choix entre la maladie et aller bien. Et qu'on a choisi d'aller bien. Parce que personne ne m'a jamais qualifiée de très courageuse dans des moments où j'allais très mal. Non là on me considère comme faible, gênante, devant se secouer, hashtag mes ami-es qui m'ont laissée parce que "je peux rien faire elle veut pas aller mieux"
Ca va aller le double discours ? Donner des tapes dans le dos de gen-tes qui vont bien en leur disant bravo, t'as réussi (??? à quoi au juste) c'est aussi leur dire qu'ils le pouvaient, qu'ils ont consciemment et à la force de la volonté travaillé pour aller mieux.
Alors certes on y travaille toujours, plus ou moins. Spoiler : personne aime souffrir la torture et personne aime aller mal hein. Mais simplement très souvent aller mieux on n'y peut rien, la volonté mon cul en papillote ça existe pas (ou alors dites aux gens fracturés de se lever et de marcher, marcher c'est de la volonté aussi) et recouvrer la santé est un ensemble defacteurs qui ont peu avoir avec le courage.
Donc tes compliments... garde les pour quand je vais très mal et me sens comme une merde.
Merci bisou merci
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