jeudi 4 août 2016
Mon expérience de la curatelle d'Etat
J'ai été quelques années durant sous curatelle d'état auprès de l'ATMP (Association Tutélaire des Majeur-e-s Protégé-e-s)
Cela fut fait à me demande, après discussion avec mon psychiatre hospitalier. Je croulais sous les dettes, ne réglant pas mes factures à temps, ce qui occasionne des frais de dossier et d'huissier, s'accumule, etc. D'aucun a parlé de phobie administrative, il m'advenait quelque chose du genre.
Je me trouvais donc continuellement en butte à des lettres de rappel, des menaces de saisie, des blocages de compte, une interdiction bancaire partielle.
Lorsqu'on est sous curatelle, une tierce personne, ici une gérante de tutelle de l'Etat, se charge d'administrer le salaire et les revenus en les différentes dépenses et charges, donnant ce qui est appelé "les dépenses courantes" (en gros l'argent de poche, servant à se nourrir et autres frais) chaque semaine (puis chaque mois si cela se passe bien.
J'ai du envoyer un courrier à la Juge des Tutelles, ainsi que mes proches et que mon médecin psychiatre, pour justifier de la nécessité de la demande. Comme tout le médical et le social, ça se casse la gueule et les places sont chères. Aujourd'hui on demande plus volontiers à un-e proche d'être gérant-e de curatelle, malgré les conflits que cela risque fortement d'engendrer.
Ma curatelle était une curatelle renforcée, je n'avais que les dépenses courantes à gérer, elle peut être "simple", où la seule contrainte est de devoir demander aula gérant-e de curatelle avant de contracter un emprunt. Enfin, la mesure de curatelle peut être pour cause médicale (mon cas) ou pour "protéger le patrimoine". Elle n'entraine pas de déchéance des droits civiques (vote, mariage - bien qu'il soit obligatoire d'informer lae futur-e épouxse) mais, je l'ai appris en allant faire mon don, elle interdit le don du sang et de produits humains (moelle osseuse)
La esure de curatelle a été libératoiire pour moi, je déléguais, je me reposais sur ma curatrice de tout le tracas administratif et de paiement de dettes. Toutes les semaines je pouvais retirer, au début 60€, avec un carte Point Argent (que le DAB de ma banque) C'était compliqué car je fume beaucoup et c'était raide pour les clopes et m'occasionnais des pétages de plomb en fin de semaine, mais après tout c'était le réel argent dont je disposais. Ma curatrice s'occupait des factures, loyers, dettes et de mettre un peu d'argent de côté pour les imprévus.
Le problème était au quotidien, justement, les imprévus. En fait, salariée de la fonction publique, je me heurtais aux même problèmes qu'une personne à faibles revenus : le turn over de liquidité. Difficile d'aller à l'improviste auy restaurant (je pense à une scène compliquée avec des collègues) Surtout, difficile d'avoir un pépin médical. Dire à la secrétaire d'un spécialiste : je prends rdv mais je suis sous curatelle, voilà la carte de ma gérante si vous voulez l'appeler, c'est se voir fermer des portes au nez et un mépris à la fois psychophobe et de classe vous être adressé. Je me souviaens d'une allergie massive à une colo que j'avais eue, et j'avais du vraiment insister, au risque de péter un scandale avec mes oreilles suintantes et crouteuse et perdre toute dignité, pour un accès aux soins.
Après on nous dit que les fouolles s'énervent et que les pauvres ça gueule, hein.
Et la curatrice me disait de prévoir. 60€ moins la bouffe moins les clopes, ça laisse jamais 70€ pour payer un dermato.
Enfin, j'ai regretté l'aspect pas du tout pédago de la curatelle, pour cause d'on-n'a-pas-le-temps.
Dernière chose, qui m'a choquée, c'est qu'on paye le service de curatelle, ça pourquoi pas, mais moi 5% de mles revenus, et si on est pauvre c'est 10%. Cherchez l'erreur.
Mon bilan malgré ces nombreuses galères et toute le honte, la ségrégation de classe et psychophobe subie durant cette période, est posistive. J'ai fini avec des comptes assainis et un petit pecule. Je gère toujours mal mon blé (ça guérit pas de tout) mais j'ai évité l'expulsion du logement, les coupures d'electricités, etc.
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