"Tu ne te respectes pas" ai-je souvent entendu.
Je respectais mes convictions.
Je respectais mes soins.
Je ne respectais pas mon corps, parait-il. Au hasard, ensemble, ou séparement, troubles addictifs, auto scarifications, déficits en auto soin.
Je ne me respectais pas je me sentais comme une merde.
Je ne méritais pas l'effort de me laver parfois.
Mes auto scarifications étaient punitives, je me "dressais", je me violentais. Je me privais.
Je buvais à m'endormir, je prenais des toxiques à m'brutir.
Supporter la culpabilité.
Supporter l'horreur que je pensais être.
"Tu ne te respectes pas" peut être un constat, bienveillant. Tu as du mal à t'apprécier, à te supporter toi-même, tu es malheureuse, tu souffres. Et pourquoi pas pour les proches les plus courageux "je vais t'aimer pour deux jusqu'à ce que ça te revienne" Je n'ai jamais exigé ça de personne. Des aimé-e-s aimant-e-s me l'ont accordé.
Pourquoi pas "tu ne te respectes pas, je ne peux le supporter alors je m'éloigne". Je l'ai toujours compris. Même si dans ma tête une lumière clignote "j'accuse" quand on abandonne, sens propre, on laisse tomber des ami-e-s, on abandonne, sens propre, sens fort, celleux qui sont trop âgé-e-s, blessé-e-s, trop petit-e-s trop jeunes, malades. C'est de l'abandon que de laisser cellui qui n'y arrive pas et qui se meurt. On ne peut tous supporter, mais pour qui ne supporte pas cellui qui ne respecte pas son corps, un petit auto check #tesprivilèges et check #tesconvictions semble intéressant.
Mais merde, oui, merde, j'en deviens violente, pas d'utilisation agressive de "tu ne te respectes pas". Pas cette phrase comme une accusation. Profondément psychophobe, inhumaine. J'ai entendu "ça m'agresse". Parce que moi c'est une partie de plaisir ? Et surtout, pas de "donc je vois pas pourquoi je te respecterais". Ca n'a aucun rapport. Ou alors on doit tous avoir beaucoup d'estime pour Donald Trump qui s'adore. Si le respect qu'on porte aux gen-te-s dépend directement du respect qu'iels s'accordent à iels-mêmes.
Et les soignant-e-s... Aux divers urgentistes qui m'ont engueulée parce que je m'étais coupée - au point que beaucoup de personnes souffrant de ce symptômes ne soignent pas leurs plaies. Aux internes en psy qui m'ont recousue sans anesthésie parce qu'à quoi bon puisque je ne respectais pas mon corps. A la psy qui m'a dit que mon père m'insulatis (me disait qu'il avait eu tort d'appeler les secours, qu'on vivrait mieux si j'étais morte) "tu lui montres l'horreur alors il te dit des horreurs"
Allô.
Non, définitivement.
Je remarque que ce sont toujours les dominé-e-s, les victimes, les "faibles" socialement qui reçoivent l'injonction de se respecter. Les femmes, les fous, les malades, les pauvres, les racisé-e-s. Toustes, même face à l'adversité la plus dégueulasse nous devrions faire montre de respect impeccable de nous-même, respect dicté par les dominant-e-s, les privilégié-e-s. Les gentils fous bien propres sur eux et qui devraient être de touchants poètes. Les femmes habillées pas trop court, avec une sexualité monogame bien rangée pas trop visible. Les pauvres "qui n'ont rien mais sont si souriant-e-s" Et propres.
Quelqu'un-e que j'aime, que je vois "ne pas se respecter". Qui se respecte sans doute, qui essaye de survivre, de surnager, qui simplement à certains moment ne peut pas, ne peut plus, s'en fout, se détruit (et boire et se droguer est une tentative de survivre, de supporter, aussi) J'espère savoir toujours être là, et même si ma présence ne semble servivr à rien, si je lea voit glisser dans les tréfonds de l'interzone, être là encore. Ma tristesse osef. La personne qui boîte est celle qui importe
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