Bon j'ai beaucoup râlé sur les trucs psychophobes et enfonçants que peuvent faire nes NT, proches ou pas de personnes PA (je me concentrerai ici sur mes troubles, par ignorance de ce qui peut affectivement aider les autres)
Tout d'abord ami-e-s proches : vous comptez. Votre amitié compte, votre amour compte, votre présence compte, énormément, immensément.
Parfois vous avez un sentiment d'impuissance, d'inutilité : vous venez au contact, on n'écoute pas vos conseils, ou alors on continue à aller mal quand même. Mais rien que votre présence compte immensément. Ca ne sert pas à rien.
J'ai été infirmière psy et aussi à domicile et parfois je considérais ceratins de mes mots ou de mes conseils comme des graines : je les posais, je les lançais à la volée, et elles finissaient par germer. Pas de suite, pas le lendemain, pas même le mois prochain peut-être. Mais elles restent dans un coin de la psyché comme une graine qui pourra germer quand le terreau douloureux global sera plus favirable.
En gros on peut vous dire c'est pas vrai, je suis une merde, j'ai honte ou développer des idées paranoïdes, mais la parole donnée là reste dans un coin : et elle y existe, même si inhibée par le mal.
Je sais (et je l'ai vécu aussi comme aidante prroche ou aidante thérapeutique) on a l'impression de servir à rien, voir de pas exister.
Alors j'ai une image pour ça : quand on est au ond du puits, personne n'y est avec nous. Que la douleur soit physique ou morale. On est toujours seul-e dans la souffrance. C'est ainsi. Cependant, on voit quand même les gens qui nous regardent depuis la margelle, et ça aide à tenir.
Voilà pour la souffrance morale.
Sachez aussi que qu'on qu'on ai l'air, qu'on qu'on dise, quoi qu'on fasse : on vous aime et on tient à vous.
Pour les problèmes d'addiction (je parlerai ici de l'alcool qui me concerne). Je conçois que ça soit très très compliqué, dur et peinant à gérer. Surtout si vous cohabitez avec la personne (big up à mon être aimé). C'est toujours bien de dire "je trouve que tu consommes trop" "je vois que tu as bu, cela m'inquiète et me déplait" (car oui, ça a le droit de vous déplaire, vous avez le droit de le dire) "je trouve que tu ne maitrises plus ta conso/que tu cobnsommes de plus en plus". Ce qui sera hardcore pour vous est le déni. Le déni va avec cette maladie. Le mensonge et la dissimulation aussi. Il est klégitime que vous en soyez vexé/blessé/agacé/encoléré. Il m'est compliqué de vous dire de ne pas juger ça. Mon conseil : essayez de parler. Ca va etre comme les graines de la souffrance, y'aura toujours un neurone qui retiendra le truc. Et bien sûr, vous avez le droit de poser vos limites.
Essayez simplementt de ne pas être pris dans une spirale de jugement de type dégoût. Ca ne servira ni à la personne bien sur ni à vous.
Essayez d'être soutenant et patient sur les periodes de sevrage : les 3/4 des reactions atypiques seront dues a de simples modifications neurochimiques. Aidez a restaurer la personne : s'alcooliser, et ça devient aigu en periode de sevrage, entraine une haine de soi immense. Pouvoir dire "mon amour/amitié est intact-e" "tu es très courageuxse" aide à un point... ça sauve
Pour les phenomenes delirants. Il est possible de dirre "je suis qinuièt-e" "tu n'as pas ces diées habituellement" Ma position face à mes usager-e a toujours été de dire "je ne sais pas si c'est réel, délirant, autre chose, mais ça vous empeche de vivre. Alors oui je vous conseille de prendre les cachets qui minoreront votre pouvoir/connection/idéeation"
N'oubliez jamais que l'on vous aime, que vous êtes immensément utiles, même si souvent vous n'avez pas l'impression de faire la difference : vous la faite.
Je suis désolée, mais je ne suis absolument pas d'accord au sujet de l'addiction. D'une part, non, le déni ne va pas forcément de pair. Il y a des personnes addicts qui savent très bien qu'elles le sont. Et il y a des personnes qui ne sont pas addicts, mais on veut à tout prix les persuader que si, alors on parle de déni, voire on nie leur parole. Comme le médecin d'un centre de dépistage des IST, à qui je disais que je consomme de l'héroïne de façon périodique, c'est à dire un à trois grammes en début de mois, pendant deux à cinq jours, et ensuite je passe à autre chose, et qui me disait que non, c'est pas possible, quand on prend de l'héroïne on est forcément accro et on consomme tous les jours. Quand on sait que 30% des consommateurs/trices d'héroïne sont dépendant-e-s, son discours était absurde. Mais je suis sûre que pour lui, c'était moi qui étais dans le déni... (Bon, il m'a aussi sorti un "on va vous faire la syphilis aussi, parce que quand on est toxico et qu'on vit en squat, on couche tous les uns avec les autres" et un "quand on injecte de l'héroïne, on hallucine et du coup on échange les seringues sans s'en rendre compte" - ce qui entre en totale contradiction avec les résultats époustouflants de la mise en vente libre des seringues et de la RDR - donc on va dire qu'il en tenait une sacrée grosse couche).
RépondreSupprimerEt l'autre truc avec lequel je ne peux pas être d'accord, c'est de prétendre que le mensonge et la dissimulation vont avec l'addiction. Ça permet de ne pas remettre en question la façon dont l'entourage et la société se comportent avec les personnes usagères de drogues ou addictes aux drogues, en prétextant que le problème vient d'elles. Mais quand le proches, les soignants et la société accumulent les injonctions à l'abstinence, la stigmatisation et le rejet des UD (certain-e-s ont perdu leur travail, la garde de leurs enfants, ont été virés de chez leurs parents alors qu'ils ou elles étaient mineur-e-s, etc), les jugements et préjugés, ou à minima les manifestations comme quoi on désapprouve ou on est inquiet-e-s, mentir et dissimuler n'est qu'une réponse logique pour se préserver, ou tenter de préserver ses proches. Quand on cesse de monter sur ses grands chevaux dès que la personne consomme, quand on cesse de considérer qu'il est impossible de s'occuper de soi, de ses enfants, de ses animaux ou d'être responsable au travail juste parce qu'on consomme une drogue, quand on cesse les injonctions à l'abstinence, les préjugés ("les toxicos tueraient père et mère pour une dose", "on peut pas leur faire confiance", "ce sont tou-te-s des voleurs", etc), ben le mensonge et la dissimulation disparaissent comme par enchantement.
Et puis dans l'absolu, tout le monde a le droit de cacher des choses à autrui, d'avoir son jardin secret, de ne pas étaler ses problèmes à la face du monde, de ne pas faire une confiance absolue à absolument tout le monde. Mais quand il s'agit d'une personne UD ou addict, bim ! C'est du mensonge, de la dissimulation et du déni.