jeudi 13 septembre 2018
"Tu fais rien" apragmatisme et sidération
Voilà le grand reproche couplée de la grande inquiétude des proches "Tu ne fais rien"
Je reviens rapidement sur le travail rémunéré (que je distingue d'un autre travail tout aussi important, celui intra foyer, qui lui ne l'est pas, rémunéré) La culture du travail est au XXIeme siecle profondément ancrée en nous (et ce n'est pas une nouveauté). Il nous faut participer à la vie de la communauté, de la société, produire des biens, des services, de la culture. On m'a toujours inculqué cela, la valeur du travail (tandis que la gestion du foyer traditionnellement réservé aux femmes est sous évaluée, bénévole - sauf dans le cas de personnels exterieur, mal payés- et trivialisée comme du domaine de la base "c'est de toute façon à faire")
Donc voilà, après avoir été quinze ans infirmière, puis secrétaire puis assistante archiviste, j'ai décidé pour sauver ma peau de ne plus taffer.
Le reproche court souvent sous jacent et je crois que le jugement de valeur "Tu ne travailles pas = Tu ne sers à rien" est apposé à bien des personnes en situation de handicap. Il faut être un-e bonne invalide, rendre tout ce qu'on nous octroie (pensions, maigres assistances) être courageuxse, "se bouger" pour "s'en sortir".
Je ne peux simplement pas, plus. Je ne le souhaite plus. Bref, "je ne fais rien".
Mais ce qui peut inquiéter mes proches davantage est que je ne fasse rien à la maison. Comprendre pas de hobby, pas de sport, peu de vie sociale, peu de tâches ménagères (par période)
Bon, déjà je ne fais pas "rien" : je scrolle sur FaceBook, je lis, je câline les chats, je prépare les repas et fais la vaisselle. Pas très productif hein? Et pourtant ce sont des choses que je fais (et big up à toustes les vieilleux comme moi qui ont connu l'oisiveté pré internet, la mort par ennui)
Rien faire ça peut être lié aux mouvements thymiques. Habituellementn j'ai des "phases" de quinze jours à peu près dynamiques, quinze jours apathiques. Je peux me forcer à faire des choses, comme la vaisselle, la bouffe. Nettoyer les sols. Lire dix pages d'un bouquin. Mais ça m'est extrêmement pénible - et je tiens à dire que ce n'est pas lié à de la paresse ou à la célèbre procrastination. En vrai je n'ai pas de deadline. Je n'execute pas les tâches elles ne sont pas faites, voilà tout. Il s'agit et ne s'agit pas de cette texture particulièreb de flemme. L'apathie monte. L'aboulie m'envahit : je n'ai envie de rien, je m'ennuie, je ne prends plaisir à rien.
Je dois ajouter que le ménage est un truc que j'apprécie assez. A exécuter, pour ne profiter après. J'aime l'effort. J'aime accomplir des choses, les petites aussi. Il y a juste des moments où c'est bien trop lourd et pesant.
Également , la sidération, le truc bien psychotique et mélancolique. Rien n'a de sens. Rien que se doucher le matin devient complètement problématique : "je suis dans l'eau et je me touche le corps, pourquoi ?" Impression de profond ridicule, perte de sens. Ne pas savoir quoi faire après s'être mise debout le matin et enfilé sa culotte. Sidérée. Pourquoi pas hallucinée et en proie à des bails super existentiels pour rien.
Et enfin l’apragmatisme : ne pas être raccord avec la ralité materielle, ne pas "voir" ce qu'il y a à faire, ne pas comprendre comment pourquoi avec quoi. Sans parler de ma maladresse (un petit côt dyspraxique qui parait-il va de pair avec les schizophrénies) qui fait que je suis beaucoup plus lente et beaucoup moins efficace qu'une personne lambda.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire