lundi 9 novembre 2015
L'idée de la mort à l'esprit
Je souhaite ici debuner quelques idées reçues concernant le suicide
Suicide : acte de se tuer soi-même
La mort est tabou sans doute car elle nous fait horreur, je n'y échappe pas je n'y ai jamais échappé
Enfant j'imaginais ma mort et mon enterrement et le vide et le froid et l'absence de tout, je pleurais fort et je voulais me suicider pour avoir prise sur ce moment particulier
Je pense je pense fort au dedans de moi c'est une certitude toute simple que la vie n'a pas d'intentionnalité on ne peut pas dire la vie est une chienne la vie est belle
La vie est un laps de temps que nous éprouvons tous entre légalement en france le moment où nous avons passé douze semaine dans le ventre de notre mère et le moment plus ou moins lointain du premier où notre encéphale cesse de fonctionner
La mort me fait plus que flipper elle engendre en moi des réactions ataviques d'horreur et de terreur - les poils de ma nuque se dressent; les autres aussi. Je suis fascinée et sidérée
Au cours de mon existence, 4 ans à ce jour, j'ai vu, touché des corps morts avec respect mais avec cette grande terreur aussi de cette chair morte de ma propre mort.
On naît - moment atroce pour Emil Cioran, et puis on meurt - moment atroce pour beaucoup de personnes
Vivre n'a pas d'autre sens que vivre pour moi le reste les objectifs les buts la beauté ou la laideur reste fioriture conditionnée par lae social, si je suis l'implacable biologie d'Henri Laborit, on vit parce que la vie est vivace, la "vie vivante" tout ce que je peux en dire c'est que j’aime la vie, c'est le syndrome de Stockholm
Une fois embarqué.e.s on vit parce qu'on vit, on vit pour vivre, simplement être en vie me semble être le but du vivant
Parfois - parfois - la machine s'enraye pour une ou autre raison ou de multiples raisons et le devoir-vive (je ne crois pas intensément au "vouloir-vivre" cela est plus fort que la volonté même) se voit menacé par l'idée de la mort
On me dit que je suis malade anormale. Effectivement il est anormal de vouloir mourir si l'on considère que le vivant tend à la vie vivante
Depressive, je pèse mes mots je ne parle pas du coup de blues passager de la petite déprime automnale ou autre connerie des magazines féminins, dépressive je pensais à la mort
Beaucoup
Sans cesse
Les psy disent ou disaient que dans la dépression "l'idée de la mort envahit le champ de l'esprit"
C'est cela, que je compare à l'aile noire de la dépression ou à un ciel violacé et bas
Ca vient, c'est là, au départ pas même pour échapper à la souffrance ressentie
Un grand bug, un défaut de vision qui impose la mort dans la conscience un peu puis beaucoup puis sans cesse
Ainsi à Toulouse quand en état mixte je me pensais, de manière argumentée rationnellement et tout proportion gardée un samouraï (une lame solide dans la tourmente face aux moulins à vent) j'avais lu le Bushido, le code des samouraï j'avais gardé l'injonction qu'il faut "garder sans cesse à l'esprit l'idée de la mort"
Non dans un but sacrificiel de ce que j'en ai compris - plutôt pour toujours se bien conduire car l'on peut mourir du jour au lendemain, comme ça, et alors on ne pourra pas réparer le tort même minime fait. Toujours agir avec droiture, la mort est sans cesse là, en filigrane, en réalité
Je pense donc dans mes phase de profonde déprime à la mort, sans cesse
Premier debunk : "les personne qui veulent vraiment se suicider n'en parlent pas"
Premièrement j'aimerais connaitre des personnes voulant faussement se suicider, j'aimerais éclaircir le terme "chantage au suicide" j'aimerais qu'on reconsidère le terme "appel au secours" j'aimerais qu'on écoute les usagers les aspiants au suicide un peu. Il s'agit de leur vie et de leurs projets de mort
Les personnes dont le champ de la pensée est envahie par la mort en parlent parce que ces personnes parce que moi je ne voulais pas mourir. C'est la mort qui m'envahissait quand la mort vous envahit vous demandez de l'aide pour que parte cette idée constante
Et quand il s'agit d'un manque de choix que l'on ressent, on en parle pour entendre d'autres choix que nous ne voyons pas
On pense ne pas avoir le choix quand on souffre trop et que la mort est atroce mais la torture pire encore
On pense ne pas avoir le choix car on est un fardeau pour ses proches ou que l'on le pense ou qu'on est une tache en ce monde un être infect qui mérite la peine de mort pour débarrasser la planète de la souillure qu'elle est.
Parfois souvent on demande aux proches si on est si atroce que ça ou si ça vaut le coup de lutter encore
On en parle pour ne pas mourir parce que notre vie est vivace malgré la lèpre de la dépression qui ronge les forces la volonté la raison parfois on a envie de bouffer la vie de mordre encore mais on pense ne plus avoir le choix, ou on choisit le moins atroce pour soi et les autres
Deuxième debunk "se suicider est lâche" se suicider n'est donc ni lâche ni courageux quoi qu'il faille avoir les dents bien serrées pour se foutre en l'air.
Troisième debunk "les gens qui veulent vraiment mourir y arrivent" cela est faux cela est admis dans le domaine médicale que la gravité du suicide est à évaluer selon l'intention de mourir et non la méthode mise en oeuvre ni la gravité physique. Entre nous entre nous seulement soit dit est-ce envisageable que quelqu'un ai juste un peu envie de mourir est-ce humain de déclarer à quelqu'un.e sur un lit d'hôpital dans le confort clos d'une chambre dans une conversation qu'iel a simplement voulu lancer un petit appel au secours ? Est-ce humain de minimiser ainsi ses souffrances et ses actes et de déculpabiliser les proches - ce qui semble toujours d'une extrême importance pour nomnbre de soignants en parlant de simples appel au secours- même proches qui visiblement ont été si sourds et aveugles aux autres appels au secours qu'il faille un attentat à sa propre vie pour qu'ils remarquent quelque chose ?
Et puis je l'ai vécu je l'ai vécu à 18 ans j'étais à l'hôpital j'avais pris des cachets la veille et "on" a parlé de "simple" appel au secours et je crois que personne ne m'a demandé quel était cet appel, de quel secours j'avais besoin - on m'a dit grosso modo ouf mademoiselle, c'est un simple appel au secours, rentrez chez vous et reprenez vos activités.
Il s'agissait de ma deuxieme tentative de suicide qui n'avait pas de raison précise autre que la dépression depuis l'enfance que la perte de l'amour l'année précédente (motivation de ma première tentative de suicide) que je croyais perte de tout amour à tout jamais
Pourquoi avez vous fait ça m'a demandé mon psychiatre j'ai répondu je ne sais pas.
Je ne savais pas
La mort était là perchée sur mon épaule et un jour il y a eu la bascule
Et je suis rentrée chez moi ma mère a été gentille mais au final nous n'avons jamais parlé
de l'appel
au secours
de qui j'avais appelé et pour quoi
de quels secours j'avais besoin
et là s'est foondé mon premier état confortable de desespérance - dans l'espace, personne ne vous entendra crier
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C'est tellement ça... Et puis c'est pratique, ces idées reçues sur le suicide, ça permet à la société de se laver les mains du problème: les vrais suicidaires n'en parlent pas, donc on ne peut pas les aider, les autres ne veulent qu'attirer l'attention (horreur!!), donc ils ne méritent pas d'aide. On n'est pas prêt d'avoir moins de suicide avec des préjugés pareils.
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