dimanche 6 novembre 2016

Mon expérience de la méditation pleine conscience

Bwalors je me suis mise à la méditation pleine conscience. Cette technique de remédiation m'a été conseillée par la neuropsychologue qui a investigué mes troubles cognitifs qui sont en fait inexistants (long story bro-sis). Grosso merdo on peut dire que la technique devait me servir à mieux me repérer géographiquement, gros point faible invalidant dans la vie quotidienne.

J'ai commencé (et continuer) à pratiquer sur l'appli Petit Bambou, au début une séance de dix muntes chaque jour, puis quinze, maintenant vingt. Je précise que huit séances sont gratuites, les autres accessibles avec un abonnement. Cette neuropsychologue m'a aussi conseillé le livre de Christophe André "Je médite jour après jour" (sur ma PAL).

Cela consiste à prendre conscience de son corps et des éléments de son psychisme (pensées, émotions) dans le moment présent. Un gros travail est donc fait autours du corps, et de la mise à distance des émotions et pensées dites automatiques ailleurs.

Mes limites sont celles de la méthode à appliquer aux personnes psychotiques en particulier : de l'angoisse à appliquer la consigne de se sentir respirer par la peau en particulier (rien que le voir écrire doit être trigger pour un certain nombre). En effet, j'ai fait des expériences extrêmes de psychoses avec sensation de dissolution du corps et de l'esprit dans le Monde et les Autres et ce n'était pas franchement positif. Cependant la méthode m'a tellement apporté niveau sensations de mon corps que j'arrive presque à appliquer cette consigne et le ressentir positivement (justement parce que maintenant et ceci tout le temps, j'ai à peu près conscience de mon enveloppe corporelle).
Une autre limite est plus en lien avec les troubles schizo-affectifs et devrait résonner péjorativement chez les personnes avec Troubles de Personnalité Borderline (TPB) : "vous n'avez nulle part où aller". Ce hic est donc inhérent à la plateforme même et à la prof en cause. Cette phrase est bien sûr à entendre dans le sens "vous n'avez pas de train à prendre dans les cinq minutes, il n'y a nulle part où vous deviez aller là maintenant" mais elle résonne lugubrement dans mes massives angoisses d'abandon.
Enfin, si jamais je suis agitée, excitée de façon positive ou négative, angoissée plus qu'habituellement ou avec une vieille hallu résiduelle, il m'est quasiment impossible de mener à bien une séance. Soit parce que je ne tiens pas en place (donc très difficile je pense pour les personnes avec Trouble Déficit Attention/Hyperactivité) soit parce que l'angoisse ou la tristesse m'envahissent massivement (le lâcher prise) et sont ensuite extrêmement difficiles à surmonter. Cependant j'essaye au moins de démarrer la séance car je suis persuadée qu'une pratique quotidienne aide à maitriser les moments difficiles, mais avec beaucoup d'expérience dans la technique.

Je connais les bénéfices de la méditation au bout d'une séance, que je fais le matin, à l'issue de laquelle je suis pêchue, claire et lucide. Cela m'aide à m'éveiller pleinement et à démarrer ma journée de manière plus dynamique qu'en scrollant sur Facebook pendant deux ou trois heures et cependant sans violence. A moyen terme (mois 1) je ressens beaucoup mieux mon corps, mon enveloppe corporelle. Difficile à expliquer mais je sens mieux mon psychisme dans mon corps, je clive moins pensées et physique. Le moins est que du coup je ressens les douleurs (quasi totalement anesthésiée avant) donc mon genou arthrosé se rappelle à moi ainsi que les tendinites et les petites caries, mais aussi une sorte de sensation de portage par mon propre corps. Un psychanalyste spécial dirait que je ressens la Mère en mon corps. C'est très agréable, même "soulageant" et reposant. A pas mal de moments de mes journées je me conscientise, consciemment ou non, dans le moment présent. La réalité me parait "plus réelle", sans le "filtre" psychotique, très légèrement décalé de la réalité (les vrais savent) et je remarque des choses, objets, lumières particulières, ombres dans mon environnement que je n'avais jamais notées auparavant.

Je suis plus présente à mon environnement et effectivement cela se constate sur le repérage en scooter, sur lequel je ne suis plus en pilote automatique.

En ayant effectué trois commandes d'un même objet onéreux par erreur, j'ai éprouvé un début d'attaque d'angoisse. J'ai utilisé les outils de méditation pleine conscience en même temps qu'un saupoudrage de Thérapies Comportementalo-Cognitives, je me suis resituée et rassurée dans le moment ("je ne vais pas mourir" "je ne suis pas menacée" "je ne suis pas ruinée") ce qui m'a permis de ne pas partir en live et de pouvoir rationaliser, donc me calmer et rester simplement préoccupée "normalement".

Mon aimé me trouve également changée de manière positive, plus concentrée, plus présente, donc ce n'est pas simplement une vue de l'esprit.

En conclusion : je recommande la méditation de pleine conscience comme technique de remédiation sur les "troubles" ou "pseudo troubles" cités chez la personne psychotique, à commencer en période de stabilité et/ou rétablissement, voir sur le plus long terme si il est possible de la pratiquer en période de crise ou de moins bien.

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