samedi 24 novembre 2018

Perdre un proche dans ma psychose

Alors voilà un an presque jour pour jour mon père est mort d'un cancer foie/pancréas. C'est allé très vite entre le diagnostic et le décès (six semaines)

J'avais des relations fusionnelles et compliquées avec lui depuis toujours. Quand ma mère s'est séparée de lui, j'avais huit ans et il a été si depressif pendant deux ans qu'il n'a "pas pu vous aimer ta soeur et toi". Je l'ai compris bien sur quand il me l'a dit 20 ans plus tard mais sur le moment j'étais juste une gamine avec aucun recul sur rien et j'ai été très dépressive à mon tour.
Mon daddy a mis vingt ans et moi aussi à ce qu'on puisse se témoigner de l'affection autrement qu'en donnant/recevant de l'argent (lui m'en donnant), mais bien pendant dix ans on a pu se faire des câlins et se dire qu'on s'aimait. On a beaucoup progressé tous les deux.
Il avait ses défauts, bourru, gueulard, islamophobe dans des affects de haine, très psychophobe, envers moi aussi et plusieurs fois ça a failli partir à la baston. Mais il m'a toujours soutenue, recueillie quand j'ai été à la rue, me donnant du fric que je depensais dans des conneries pour pas que je finisse à la rueet, vraiment présent, même quand il devait se lever pour taffer à 4h30 et que je l'appelais à 2h am parce que j'allais vraiment pas bien.
On était fusionnel, on s'appelaitplusieurs fois par jour dès qu'il a été à la retraite.

Je me rappelle du jour où ma mère me ramenait de Caillac où j'avais décompensé un état catatonique et la Haute Savoie. Je m'qinuiétais pour lui me disant qu'il allait se suicider de me savoir mal à nouveau, par désespoir. Et il avait disparu soir et matin. Bref j'ai lancé l'alerte dans la famille et il avait fait une dissection aortique et était en réa cardiaque à Annecy. Malgré mon état (j'étais nebuleuse, plus catatonique mais hyper bizarre, avec un regard fixe et des larmes), dès que j'ai été dans sa chambre j'ai été "normale". Je l'ai salué, embrassé, expliqué que mon état etait moins grave que "les autres fois", j'étais complètement adaptée et sans plus de signe de ma psychose jusqu'à mon depart (vers l'HP)


En fait j'ai été très calme durant sa maladie puis sa mort. Il a pu mourir à la maison de la manière dont il le souhaitait, avec son chat (que j'ai promis d'adopter "au cas où ça se passe mal")(il est maintenant mon frère près de moi) et on a toustes accepté ses souhaits 'arret des soins, tranquilité, manger tout ce qu'il voulait/pouvait manger)

Mais moi ça faisait cinquante ans que je l'imaginais mort chaque jour. Que j'avais peur de le perdre. Que dès qu'il répondait pas au téléphone dans la minute je me disais "omg il a eu unn accident il est mort" Donc son décès dans la réalité a été plus smooth peut etre que pour les autres membres de la famille qui n'y avaient jamais pensé. J'ai pu passer du temps avec lui, lui prendre longuement la main, lui dire tout mon amour, on za pu regler les choses pas dites...


Ce n'est que ce 18 novembre, un an pile, que ça a vraiment dezingué. Il me manque trop je pense à lui tout le temps, je lui aprle. Et là, premier anniversaire... accès mixte, reprise de l'acool après un dur sevrage à la maison, cure prevue, immense fatigue.

Mais peut-être que nous schizo vivons tellement de deuil et de mort au quotidien que nous sommes moins "choqués" opar la mort en réel. CE qui est dur est la séparation. Et nous vivons aussi tellement de séparation en nous depuis toujours que nous y sommes "habitués"


Arvi Daddy

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