vendredi 6 décembre 2019

Mon expérience de la lamotrigine

Votre lamotrigine du jour servie sur un plateau
 
Voilà environ six mois que je suis sous lamotrigine (princeps : Lamictal)
 
Il s'agit d'un régulateur de l'humeur (thymoregulateur) aux effets legerement stimulants, un peu comparable au lithium dans ses effets sans les inconvenients de la prise de sang regulière.
 
Elle doit être introduite très lentement, par paliers de 50mg en surveillant bien sa peau car elle peut causer de sérieux effets indésirables cutanés.
 
Ma forme de schizophrénie (troubles schizo-affectifs) est bipolaire (on pense maintenant qu'il s'agit d'un même spectre, schizophrénie et bipolarité), génétiquement on est assez chargés bipo dans ma famille paternelle (cause de bipolarité génétique reconnue depuis longtemps) et ma forme est dépressive. J'ai connu les accès maniaques, les états mixtes, les periodes melancoliformes voire catatoniques.
 
Ces dernières années les symptomes typiquements psychotiques étaient en arrière plan (peu d'hallucinations, peu d'idées mystiques ou délirantes) grâce à l'hugiene de vie, au Risperdal action prolongée et aussi grâce à une solide et efficace psychothérapie par une psychologue clinicienne. Les mouvemens d'humeur étaient aussi moins francs et moins longs (phases de deux semaines à un mois, typiquement quinze jours hypomane avec conso d'alcool majorée, oniomanie (achats compulsifs frénétqiues) hyperactivité, suivies d'un mois d'papathie et de tristesse)
 
J'étais par ailleurs sous antidepresseur ce qui a fini en l'augmentant par déclencher un état maniaque assez pénible à vivre (pas trop d'éclatement car me contenant beaucoup mais une immense tension et un grand besoin de me défouler physiquement, de crier, et de me focus par moment)
 
Au final ma psychiatre a arrêté l'antidepresseur (paroxetine, pire sevrage ever) et a introduit la lamotrigine (j'étais devenue impossible à piquer même en artériel) à la faveur d'une cure de sevrage en HP.
 
Je suis maintenant à la dose efficace et je dois noter une nette amélioration : lissage des mouvements thymiques, plus d'oniomanie, plus de phase apathique, on va dire sortie des contraintes exterieures plus de variation intrapsychique et un bon dynamisme soutenu depuis quelques mois.
 
Je n'ai pas ressenti d'effet indésirable notable (pas de sensation de faim, pas de virage maniaque (attention car cela m'a été signalé chez certaines personnes), je n'ai eu aucun problème cutané et aucun symptome d mise en route)
 
Je fais donc un bilan positif de ce traitement chimique.
 
Je reprécise au cas où que je suis favorable à la chimie ME concernant et que tout choix éclairé est bon, que ce soit les medicaments, la thérpie par la parole, la phytotherapie ou autre, vivre ses mouvements d'humeur en les accompagnant et reconnaitre son nouvel état psychique, je ne dirai jamais assez combien je suis partisane de l'auto détermination. De plus j'ai la chance de bien réagir aux traitements médicamenteux, ce qui est une forme de privilège puisque c'est loin d'être le cas de toustes. Enfin j'ai conscience de l'extrême variation de réactions des traitements medicamenteux selon les personnes : on n'a pas toustes le même corps ni le même traitement.
 
Dernier petit mot qui n'a pas rapport mais courage à toustes pour les fêtes de fin d'année. Ce qui est source de stress mais aussi de réjouissances pour les NT ne l'est pas forcement pour les personnes NAPA : que ce soit icolement en voyant le reste de la planète kiffant en famille, famille compliquée ou toxique avec des repas à rallonge agrémentés de reflexions psychophobes et x phobe en tout genre, limitation et galère des cadeaux, entre la précarité financière que l'on vit souvent et la difficulté à faire les magasins surpeuplés, et bien sûr l'abondance de bouffe pour les personnes avec TCA.
Je nous souhiate à toustes de la sérénité en 2020 et de bien continuer la lutte. 

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