jeudi 27 septembre 2018

Symptômes de mec, genre, orientation sexuelle

Gamine je me posais peu de question. J'avais pas d'amoureux (trop timide), j'avais des copines dont j'étais amoureuse (mais je croyais que c'était de l'amitié), je portais des robes ou des salopettes, je jouais aux barbies (qui ont vecu de grandes histoires on joue a la maman et a la maman), aux Lego Technique, à Pong sur l'Atari de Daddy.

On me demandait, j'étais une fille. J'avais les cheveux courts, un slip de bain rouge, on m'appelait "jeune homme" et j'aimais bien.


C'est après que ça se complique, à l'adolescence quand j'ai refoulé ma bisexualité (le coming in a été long) et que j'ai commencé à montrer des symptômes de maladie pris d'abiord pour un TPB, un truc de mec. Multipartenaires ? Un truc de mec. Binge drinking ? Un truc de mec. Perchée trois jours aux festivals ? Un truc de mec. Regarder des films pornos avec mes copains mecs ? Un truc de mec.


Pour moi c'était clair, j'étais une femme hétérosexuelle et hétéroromantique (placard interieur, que tu etais douillet, un peu comme une vierge de fer)
Mais on me disait "on dirait un mec". Habillée en jean, en treillis, cheveux courts ou rasés, anneau autopiercé dans le sourcils en 1996 quand ça se faisait moins. Représentation de femmes lesbiennes ou bies, ou questionnant l'expression de genre (fems, butches ?) que dalle. Ville bourge de province, jeune fille en jupe, doc martens ou rangeo rares...


Et mes symptômes : errance sexuelle, crises clastiques, troubles du comportement, troubles addictifs, petite delinquance. Es-tu un mec ? Es-tu lesbienne ? Es-tu amoureuse de ta copine Caro chez qui tu passes tout ton temps ? Tu ne te respectes pas, tout le lycée te slut shame et te traite de garçon manqué.


Y'a un endroit, où l'expression de la maladie menace la binarité de genre et de son expression, où peut-être la fluidité de genre et de son expression, et le "choix" des symptomes sont subversif (etre folle c'est aussi performer sa folie), je sens une intersection entre la NA/PA et le "trouble dans le genre" comme dit Butler.


Maintenant je me sais bie, je me sais plutot femme mais aussi gender fucker, je ne vis pas tout ce que je pourrrais/voudrais dans mon exporession et ressenti de genre et ma folie s'est polissée.

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