lundi 14 mars 2016

La volonté






La volonté.
Un mot me chatouille quand jentends ce terme.
Ce mot est : LOL.

Penchons nous sur le terme de "volonté". Il en existe de nombreuses définitions, philosophique notamment, mais je garderais ici, pour ce qui nous concerne, une partie des définition du wiki

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  1. Ardeur pour les choses qu’on entreprend ; fermeté du caractère ; capacité à se faire obéir.
    • Si un vol facile, même de longue durée, peut enchanter, donner au pilote l’impression qu’il est un être supraterrestre, la difficulté aiguise l’énergie, accroît la volonté et accorde dans la lutte des satisfactions innombrables et dans la victoire un enivrement qui pousse à croire que l’homme est tout-puissant devant les éléments déchaînés. (Dieudonné Costes & Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Se souvenant de la fatigue qui l'avait assommée, pour ne point y succomber, elle s’injectait de la volonté. Toutefois, pour s’économiser, elle ralentit l'allure. (Christian Paviot, Les fugitifs, 2006)
    • Ma myopie renforçait encore l’impression d’irréel, de cauchemar que je ressentais et contre laquelle je m’efforçais de lutter, dans la crainte de voir se briser ma volonté. (Henri Alleg, La Question, 1957)
    • Cet homme n’a pas de volonté, il ne peut agir par soi-même, il est incapable de résistance, il cède toujours à autrui.
    • Celui-là est défendu contre les quémandeurs trop opiniâtres par une sorte de femelle revêche, bourrue, grimaçante, qui s’entend à merveille à décourager les volontés les plus obstinées.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
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Quand on vit avec certains symptômes (cf difficultés ménagères)(cf dépression)(cf angoisse)(cf addiction) on entend beaucoup "ce qu'il faut c'est la volonté" "avec de la volonté tu t'en sortiras" "rien n'est impossible"


Allons bon, cette sacro sainte "évolonté". D'abord la dépression, notamment, sape les bases même de la volonté, c'est une maladie s'attaquant à cela (qui entraine souvent une aboulie) Je ne sais pas, pou celleux qui conseillent à des proches en état de maladie de faire preuve de volonté, vous pensez que le dialogue peut se dérouler ainsi :
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" - Je me sens terriblement mal
- La vie a plein de bon côté, c'est une question de volonté
- Ah oui, tu as raison. Oh, je suis guéri-e ! Merci !"

Parce que la volonté de toute personne est d'aller bien, pas de se "complaire dans les problèmes", de "ruminer de façon malsaine", choses qu'on entend souvent aussi.

Je sais pas, vous allez dire à une personne qui s'est cassé la jambe "Fais un effort, marche, c'est facile regarde comme je le fais juste en le voulant"
Pis, on nous fait honte en nous taxant de "sans volonté". La maladie serait alors un vice façon XVIIIème siècle, un penchant honteux, qu'il nous plait de cultiver, que nous jouissons de mariner dans notre souffrance (cf romatiques et gothiques dans la littérature)
Ben non, on a envie d'aller bien. Souvent on fait tout pour, médications, soins autres, efforts incommensurables pour sortir du lit. Simplement sur cette période, on ne peut pas.

Et par pitié, surtout ne pas ajouter "je dis ça pour toi" car non, tu le dis pas pour moi, tu le dis par manque de sens commun semblant élémentaire.


Trop d'abandon parce que "iel ne voulait pas s'en sortir" "iel se détruisait exprès". Si tu m'abandonnes parce que "je me sens impuissant-e à l'aider et je ne peux supporter ce spectacle de souffrance et de destruction" pour moi c'est complètement ok. Si tu m'abandonnes parce que "je manque de volonté" alors, je sais pas, va mourir.

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