mercredi 29 juin 2016

Mon retour sur le Tercian






Ce que ce billet est : mon expérience du Tercian, ce qu'il m'a apporté et les inconvénients que j'en ai conçus
Ce que ce billet n'est pas : une fiche explicative, du prosélytisme pro traitement, de la pub pour Sanofi, un how-to médical ni paramédical


Le Tercian est un neuroleptique ancienne génération sédatif et légèrement incisif (qui agit sur les symptômes productifs) Il m'a été délivré pour la première fois lorsque j'avais 23 ans, sous forme de 10 gouttes de liquide jaune amer, en HP. Il s'agissait de ma première hospitalisation et de ma première expérience de neuroleptique.
Une demie heure après la prise, j'ai ressenti un calme, un abaissement de l'angoisse tel que je n'en avais jamais connu, me semblait-il, ou du moins pas depuis des années.


Je l'ai pris depuis de manière quasi continue. Ma dose la plus basse a été de 10mg le soir, sous forme de solution buvable, j'ai également connu des doses massives, de 400mg/j, en comprimés.

Tercian m'aide énormément à maintenir un niveau d'anxiété vivable, mais, et je ne l'ai su qu'en tentant de l'arrêter avec accord de mon psychiatre, sans, au bout d'une quinzaine de jours, je me remets à partir en petits bouts et à être considérablement angoissée et morcelée. Je le considère donc comme un traitement à vie, que je pourrai prendre à de petites doses, un demi comprimé de 25mg par exemple, le soir.

Actuellement j'en prends 5 comprimés de 25mg.


Ses effets positifs contrebalancent pour moi amplement ses effets indésirables à ce dosage là. Le Tercian me provoque une "légère dysarthrie" (la mâchoire un peu raide, mais ce n'est perceptible que par un praticien - de plus je "rumine", mâchonne, sans cesse - je souffre d'une très légère gêne constante dans la mâchoire) mais pas de raideur des membres. Les neuroleptiques font prendre du poids et depuis l'augmentation de tous mes traitements j'ai pris 20kg, je dirais que c'est dû à une "synergie" de molécule orexigenes (qui donnent faim) et perturbant le métabolisme (Risperdal, benzodiazepines, Baclofène) Je peux me maintenir à un poids de forme et esthétique qui me satisfait pleinement sous de petites doses, et sans le Baclo et le Seresta.
A hautes doses, mais j'optais quand même pour l'observance, rapport aux souffrances encore plus apocalyptiques sans, j'étais également en aménorrhée, galactorrhée, j'avais des impatiences (akathisie) et souffrais d'une intolérance au soleil maousse (c'est ce qui me faisait le plus souffrir)

L'aménorrhée, je ne sais pas à mon dosage actuel, étant sous Implanon qui la provoque, la galactorrhée est toujours d'actualité, mais très minorée, je supporte très bien le soleil et mes jambes connaissent le repos.

J'avais également la bouche très sèche (et lors d'une hospit mastoc avec des neuroleptiques dosés au gramme, je n'avais même plus de sueur), ce qui ne se régule pas (en tout cas chez moi et les concerné-e-s) avec qui j'en ai discuté) avec le Sulfarlem S25, censé faire saliver, miux avec le spray buccal. Actuellement je salive vraiment suffisamment.

Enfin, Tercian, et c'est son but, ralenti physiquement. Je n'ai pas de ralentissement psychomoteur, mais une asthénie plus ou moins prononcée selon les jours (eh oui, j'ai aussi risperdal, Baclo et Seresta, on serait fatigué-e à moins) et un certain manque d'allant modéré, qui par ailleurs est peut-être dû à mes troubles et à mon fond dépressif constant. Difficile de démêler ceci de cela.


Pour résumer, les effets indésirables sont chez moi très dose-dépendants et je supporte bien la petite gêne dans la bouche et la galactorrhée très minime. Tercian est une molécule à laquelle je suis très attachée et qui me convient bien, vraiment LE médicament qui tasse mes grandes angoisses, mes crises dissociatives. Par contre il est compliqué de le prendre en urgence étant donné son délai d'action (une demie heure chez moi)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire