vendredi 29 janvier 2016

Soignante soignée 1/3 - Présentation



Je l'ai déjà évoquée je fus infirmière Diplômée D’État, exerçant en psychiatrie durant une quinzaine d'années.
Par transparence je précise que j'ai été d'abord placée sur un poste adapté, au bout de mon exercice infirmier, tout d'abord contre mon avis, mais je n'ai contrecarré aucunement la démarche qui s'est faite par le Service de Santé au Travail, puis à ma demande, avant, d'être à ma demande, déclarée inapte définitivement à ce métier.

J'ai mené mes études de 1993 à 1996, dans un IFSI comme il se doit. Le diplôme était "unique" depuis peu. En 1991 ou 1992, les deux diplômes, infirmière en soins généraux et infirmière en psychiatrie, furent refondé en un seul, et nous avons acquis le statut d'étudiant.e.s.

Le bagage théorique reste maigre, un seul module en santé mentale (période de cours théorique d'une durée de un mois environ, débouchant sur un examen), mais ayant embrassé ces études pour exercer en psy, j'ai pris le module optionnel Santé Mentale, et ai effectué tous les stages que j'ai pu en psychiatrie (psy adulte, psy ado, pedopsy.


Parallèle de ma "carrière" d'usagère : mes troubles psy qui dataient de l'enfance (forme dépressive) ont "explosé" à la fin de l'adolescence (de façon typique). J'ai dès le jeune âge (17 ans) été "psychiatrisée" à ma demande (traitement chimique, traitement par la parole) mais les troubles étaient conséquents. Si je savais me contenir un bon laps de temps et n'avais pas alors de troubles cognitifs, le soir c'était différent. Je vivais seule depuis mes 19 ans. Née en Novembre j'ai été embauchée et ai commencé à travailler à tout juste 21 ans.
Pour mes symptômes, ils étaient assez flamboyants, consommation d'alcool, parfois de cannabis, scarifications et diverses privations punitives, troubles du comportement alcoolisée, angoisse massive, tristesse fluctuante, idéations zarbis et parfois délirante (jalousie amoureuse pathologique), anorexie punitive...

J'arrivais à concilier ces deux vies. Si cela fait vachement flipper bon nombre de soignant.e.s cela étonnera moins les NA qui travaillent à l’extérieur. Je m'expose énormément ici car je sais le tabou qui pèse sur les soignant.E.s malades psy. Pourtant, je ne sais pas s'il y a des études, les IDE sont particulièrement exposées à l'automédication, parfois détournée. Aux addictions, aux burn outs, aux dépressions, j'en passe. Pourtant, je m'adresse à vous, soignant.e.s pourtant on ne sait pas toujours "qui est fou" dans l'équipe. Souvent il y a des personnes on va dire fragiles. Cela n'en fait pas de mauvais.e.s soignant.e.s. Des collègues étranges. Il y a aussi des collègues en qui on n'a pas confiance, pour telle ou telle raison. Cela se décante à l'heure actuelle : je trouve que c'est très bien. Qu'il est bien de s'ouvrir auprès de collègues problématiques (ensuite, je sais aussi la difficulté ou l'impossibilité de discuter avec un.E supérieur.e hiérarchique) De parler avec elleux.

Je pense qu'il est indispensable de bénéficier d'une supervision d'équipe, en plus des réunions, en plus des discussions formelles ou informelles entre soignant.E.s, en plus des réunion soignant.e.s soigné.e.s. Un.e superviseur.e n'est pas là pour nous, vous "dire comment bosser". Pour aider, pour clarifier, pour éviter les défauts de soins, les maltraitances, les malaises individuels et/ou d'équipe, le harcèlement entre collègues.


J'ai donc vécu une vision d'infirmière au sujet des usager.es, au sujet de l'équipe et de la pratique et une vision d'usagère des mêmes choses. Je développerai ceci dans de prochains billets'

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