jeudi 25 août 2016

Des troubles de garçon






Des attitudes (des troubles) de garçon, j'y ai eu droit depuis mon adolescence, quand mes troubles se sont manifestés de manière foisonnante.

Avant ? Une dépression infantile jamais soignée, qui se voyait (parents, profs) mais ne faisait pas de vague. Très féminin après tout.

Et puis les 17 ans, la rupture amoureuse qui a inauguré mes troubles, et mon attitude moins renfermée. Je m'étais fait des amies de lycée pétroleuses, je démarrais une vie sociale (fêtes...), je buvais en fait depuis mes treize ans, en cachette, le whisky de ma mere, mais cela ne se voyait pas.

De petites filles sage et inhibée, je suis devenue une sorte de monstre multigenré, masculine et virile, une personne "impossible".

Je précise, et ça me fait chier de le faire, que je suis une cisfemme bisexuelle.


A 15/17 ans, j'ai découvert le pouvoir et la malediction d'un corps de cisfemme, les seins, les jambes, l'emprise sur les hommes. J'avais de multiples amants de passage, qui m'ont été reprochés comme "non respect de ma personne" puis comme "attitude de mec". Quoi, une jeune femme ne peut prendre de plaisir comme elle veut avec son propre corps ? Non.
Je buvais énormément en soirée, et aussi chez moi, je fumais le shit. On a eu tôt fait de m'apprendre que c'était un alcoolisme de garçon. Le binge drinking. Une femme n'a pas le droit de souffrir et s'auto soigner comme un mec.

Alors, et parce que j'aimais embrasser mes copines, on m'a dit que j'étais lesbienne. Pas en ces termes, cela est évident. Outée sans le désirer et même sans savoir vraiment que j'aimais les filles aussi. Toute nue dans le placard grand ouvert.

Je résistais. Plus tard Despentes m'a appris le mot "virile" que j'ai adopté. Je suis une cisfemme virile. Je suis bisexuelle. Je ne suis pas un monstre. Mais ça n'a pas été facile.

Et aujourd'hui je pousse ma gueulante contre l'idée reçue qui voudrait que les femmes aient tels symptomes, telles maladies (alcoolisme discret et caché, depression melancolique, histrionisme a la rigueur "pour les plus chiante") et les homme d'autres (alcoolisme flamboyant, psychopathies, TPB, liberté sexuelle), idées reçues qui font que nous sommes mal soignées, stigamatisée.
Aujourd'hui je voudrais dire qu'un trouble n'est pas désiré, pas recherché, que s'il est subversif c'est malgré noues. Et que je souffre bien comme je peux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire