samedi 27 août 2016

Mon experience du Baclofène

Ceci n'est évidemment que mon expérience subjective de la molécule


J'ai pris du Baclofène de 2014 à maintenant. Il m'a été prescrit dans le cadre d'un sevrage alcoolique visant l'abstinence. Je le précise car maintenant un courant d'addicto-alcool va vers une consommation raisonnée plutôt que l'abstinence. Mais je suis incapable d'avoir une conso raisonnée d'alcool, et que j'ai fait le choix d'arrêter de boire pour tout un tas de raisons qui peuvent paraitre évidentes mais ne le sont pas toujours quand on est dans l'addiction. Baclofène est maintenant aussi prescrit parfois dans le cadre d'autres addictions, et des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) Il diminue les craving, c'est-à-dire les pulsions à consommer.

Mon addicto a commencé très prudemment, par des doses très au-dessous de la dose minimale recommandée pour le sevrage alcoolique, soit 5mg/j, pour être augmenté au départ à 15mg/j. Mon addicto a été très prudente car un des effets indésirables du Baclo maintenant connu est la majoration de risque d'état maniaque ou mixte, et ma schizophrénie est bipolaire.
Je n'avais pas envie de boire. Je me sentais ébrieuse sans cesse. J'avais aussi des nausées, des sueurs nocturnes, des troubles de la mémoire immédiate et de l'attention, j'étais dans la ouate quoi, mais j'ai continué à le prendre car pour le sevrage c'était génial : pas un craving, des envies (à différencier) parfois mais rien d'insurmontable. Mon sevrage se passait à domicile j'avais un arrêt de travail de 8j (risque épileptique)
Idéal pour moi pour ce sverage en vivant seule (à l'époque)
Les effets secondaires ont fini par se calmer, et mon médecin psychiatre m'a confié, quand l'addicto lui a demandé son avis pour monter encore "je ne sais pas, je ne l'aime pas, on nous le vend et c'est un genre de super-benzo, pas testé sur les malades psy" (ce qui est vrai)

Le Baclo ne m'a pas empêché de rechuter un an plus tard (l'éthylisme est une maladie à rechute et des facteurs extérieurs sont rentrés en compte) et cette fois j'ai décidé de faire une cure de sevrage et de m'occuper de cela plus en profondeur, pour la deuxième fois.


La cure se passait très bien, cependant suite à des rebondissements mon Baclo m'a été augmenté à 120mg, soit 4 comprimés trois fois par jour, et j'ai commencé à mal le vivre.


Je faisais des réveils confus en pleine nuit, heureusement je ne vivais plus seule, mon compagnon me retrouvait dans la cuisine en train d'attendre que le café coule (sans avoir fait de café) ou à essayer d'ouvrir une porte dans une étagère à linge. Mes rêves étaient très malsains, confus et hachés, comme des rêves de cuite. Je suais énormément la nuit, à changer les draps de lit. Cela s'est considérablement amélioré en changeant l'ordre des prises, passant à 4*3 comprimés, plus un au coucher.
De plus je me sentais étrange juste avant et une heure après chaque prise : sensation de cerveau qui vibre, de muscles qui vibrent, comme une sensation de la première clop du matin qui défonce, en plus violent.

Bref, j'ai voulu l'arrêter et j'ai appris qu'à ces doses c'est la croix et la bananière. Je risquais la crise d'épilepsie voir le délirum tremens à un arrêt trop brutal, bref, il fallait reprendre le sevrage.

Et le sevrage, qui s'est fait par -10mg/j toutes les semaines, ça n'a pas été de la tarte. Comme un sevrage en benzo, sauf que dose maxi quoi.
Donc pendant 3 mois les "vibrations" du cerveau amplifiée les trois jours autour d'une diminution, la vieille angoisse sous jacente et états de semi mal qui m'est coutumière lors des sevrages aux benzo et j'ai vécu l'arrêt total et définitif comme une délivrance. Honnêtement pour un traitement contre les addictions j'ai trouvé ça chaud.

En résumé le Baclofène m'a été utile pour plus de confort pendant la première année d'abstinence, il n'a pas garanti la stabilité de l'abstinence (il n'est donc pas pour moi le traitement miracle comme certaines asso nous le vantent) et les effets indésirables sont mal connus et costauds (pour etre allée sur le forumbaclofene, je dirais qu'ils varient énormément d'une personne à l'autre)
Ah, je suis quand même parvenue au stade d'indifférence face à l'alcool mais ça, baclo, cure, travail perso ? (au bout d'un an sans consommer du tout, donc effet de "réparation" du cerveau aussi)

De plus je suis un peu fâchée par rapport à l'augmentation, par un médecin psychiatre, de cette molécule qui sur les personnes malades psy et/ou pathologisées a des effets chelous (hallus, décompensations)

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