vendredi 12 août 2016

Ma jalousie, cet herpès

(Parce que c'est pas forcément sexuel mais ça peut, ça fait mal et ça revient toujours, et qu'aucun soin ne l'éradique)
Voilà la jalousie, ma vieille ennemie, qui revient taper à la porte. Peu importe le contexte, hein, elle n'est jamais "justifiée". Elle peut se baser au départ sur un fait (on va dire un coup de canif dans le contrat) ou sur rien, ma jalousie son truc c'est de générer et de se nourrir de surinterprétations de signes plus ou moins pertinents (plutôt moins on va pas se mentir)
Par exemple par le passé ça a pu être des volets plus ou moins entrouverts. Eh ouais.
Il y a donc toute une dynamique délirante dans cette jalousie pathologique, une idée fixe, presque un TOC psychique, qui s'impose, qui revient, qui résiste à tout apaisement rationnel (se poursuit en continu malgré la critique active), enfle et diminue en longues pulsations douloureuses et brûlantes. Cette morue entraine aussi des troubles du comportement, parce que, réellement, les idées, la colère et le désarroi (mais surtout la colère) sont si forts que je peux me retrouver littéralement hors de moi.
Actuellement, je gère. Sérieux je gère, surtout que c'est une histoire vraiment entre moi et moi, que j'ai fait beaucoup de progrès en vingt ans, que je tiens à ne pas faire de mal à mon amoureux que je chéris (et qui me le rend bien) ni à rendre notre histoire commune compliquée ou impossible (ça me foutrait en l'air)
Mais d'où vient cette jalousie ? J'ai entendu plusieurs hypothèse, je pressens, je semi formule l'idée que soit c'est plurifactoriel, soit toutes ces hypothèses sont des parti pris ancien de psy* et peut-être même bien de la merde.
On m'a parlé de peur de ne pas être aimée. D'angoisse d'abandon. Qui se fonderait dans la petite enfance. Pourquoi pas, mais je pense sincèrement ne plus avoir cette angoisse de cette façon. Pas du tout inconsciemment (même si bon, logiquement ce qui est inconscient joue en souterrain) en ce sens que j'en ai conscience, non d'une peur de l'abandon lancée dans l'air, née d'un problème dans la prime enfance (dans mon cas) mais de l'évaluation réelle de ma dependance psychique, sentimentale et financière à un mon aimé. Donc oui je me sens vulnérable et fragile, je pense même revoir un-e psychologue pour travailler l'acceptation de ma dépendance (parce que oui, mes troubles schizo affectifs ont des consequences réelles) mais c'est là quelque chose que je vois parfaitement, je vois pas pourquoi je serais jalouse par la bande. Quand j'ai le moindre souci, j'en parle calmement avec mon conjoint pour liquider ça et ça fonctionne.
On m'a parlé de possessivité (je pense aux libertin-e-s et polyamoureuxses en fait) Du fait de ne pas supporter "partager" (mais c'est pas une dose qu'on partage un coeur ou un corps, je suis ok, je le formule ainsi par flemme), de vouloir l'autre à soi. Or, même si l'événement ne s'est jamais présenté ici, je suis très au calme à l'idée que mon aimé ai des relations sexuelles avec une autre et je conçois très bien qu'il aime plusieurs personnes (même de manière "un peu amoureuse") Parce que je suis devenue philosophe, parce que la vie est ainsi, parce que moi-même quoi :) 
Et c'est très clair pour moi, c'est pas le "tu dis ça mais au fond tu vois que ça pose problème" qui est un va-tout opposé à nombre de personnes, surtout NA, pour court circuiter nos propres analyses d'un problème, pour nous faire entrer dans un cadre souvent psychanalytique.
Donc what ? Pourquoi l'idée revient comme une poussée d'herpès, brulante et excluante, me gonfle, me sous-torture (pour le moment c'est assez bien maitrisé) pourquoi les idées qui viennent, pourquoi "ça pense tout seul dans la tête". En gros, pourquoi je délire, sur ce thème. Et j'ai treize ans de psychothérapie analytique + 20 ans de traitements chimiques + 3 ans avec une psychologue clinicenne à raison d'une séance/semaine hein. C'est pas comme si j'avais jamais travaillé ça.
Au final, le mépris de ce syndrome (c'est plus un symptôme mais un réseau de) me semble la bonne option, comme mon inquiétude perpétuelle d'être ruinée financièrement (omg j'ai plus d'argent j'en aurai plus jamais... ah si) ou autre rumination morbide que je me pèle régulièrement me semble la meilleure démarche. Do not feed the troll. Jalouxse, tmtc.


Edit : après avoir posé ce billet ma réflexion s'est développée et plus que la peur de n'être pas aimée je pense de manière discontinue (rarement) n'être simplement pas aimable. De n'être rien, un déchet, voire un boulet. Mon credo est un peu "mais tu vas l'avouer que tu me quittes oui ou merde ?!" (comme ça ça sera fait) Cela s'est beaucoup apaisé aussi avec des "retours" des discussions que j'ai eue avec d'anciens amoureux avec qui j'ai vécu/à qui j'ai fait vivre l'enfer. Les deux personnes concernées m'ont dit qu'elles m'aimaient et voyaient bien que je déraisonnais mais n'étaient plus capable de gérer mes débordements. N'en pouvaient plus. En fait ça m'a rappelé que nous sommes deux dans la relation et que la personne qui est avec moi l'a choisi. N'est pas myope et sait à qui elle à affaire (même si ok on ne le sait jamais totalement), que je ne peux pas être une "impostrice" (surtout que je ne le cherche pas), bref, en subjectivant les partenaires je suis moins inquiète de revirement brutal. 

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